« J’ai souvent dit que je fais partie d’une des premières générations d’Européens à ne pas avoir connu la guerre. Mais elle est là, et recommence. Le monde explose, les pauvres font ce qu’ils peuvent pour survivre et les marchands d’armes mangent gras.
Cette loi immigration revient à mettre la faute des guerres, des cataclysmes, des violences, des crises sociales sur… les plus pauvres. Alors que ce sont les puissances politiques, religieuses ou guerrières qui sont à l’origine de ces KO et qui poussent ces pauvres gens à fuir, à migrer, à tenter de vaincre leurs malheurs en croyant que l’Europe, la France, est un eldorado.
Médicalement, ce texte est inique. Il revient sur l’aide médicale d’État, dont bénéficient 400 000 personnes qui n’ont rien. Cette mesure a même fait démissionner le ministre Rousseau, qui, pour beaucoup, était enfin un véritable ministre de la Santé. Le directeur de l’AP-HP a lui-même déclaré que la fin de l’AME sera un problème de santé publique.
Faire de la prévention auprès de ceux qui arrivent souvent avec la tuberculose coûtera moins cher que de les mettre en réanimation pour une tuberculose généralisée. Sauf si, bien sûr, avec le vent d’extrême droite en France, il est décidé de les empêcher d’accéder à la réanimation.
Qui payera l’addition ? L’hôpital public, et cela creusera son déficit. Autre exemple, ces femmes enceintes qui arrivent sans rien, souvent avec des psychotraumatismes effroyables. Où iront-elles accoucher ? Qui les suivra ? Dans un mode de droite extrême, beaucoup préfèrent l’possibility de la charité, la plus grande inégalité de soins.
Alors nous allons désobéir, non pas pour faire une médecine de classe mais une médecine basée sur ce dont les malades ont besoin. Comme le veulent nos serments éthique, épistémologique, philosophique et déontologique.
Refuser de soigner les pauvres engendre la violence chez le malade contre la société riche que nous habitons. Plus les hôpitaux et le système de soins rejettent, plus la violence rampe en France. »