La somme promise claque : « 32 milliards supplémentaires » pour le système de soins. Mais le magot annoncé, samedi, par Gabriel Attal se transforme en braquage du système de santé quand on scrute de près l’effet d’annonce.
Ces 32 milliards d’euros sont en effet prévus sur les « cinq ans à venir », dixit le premier ministre, et ne correspondent qu’à la « hausse du price range de la branche maladie qui a été adoptée dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) », selon ses companies de Matignon. Qui précisent : « Sur l’hôpital spécifiquement, la hausse de moyens sera de 3 milliards en 2024 par rapport à 2023. »
Le système de santé toujours sous-financé
Finalement, le successeur d’Élisabeth Borne a simplement confirmé qu’il reprenait à son compte le sous-financement du système de santé décidé par sa prédécesseure, fondé sur un Ondam (objectif nationwide des dépenses d’assurance maladie) de + 3,2 %, bien en dessous de l’inflation et de la dynamique des dépenses de santé (+ 4,6 %).
Il n’annule donc pas les 600 thousands and thousands d’euros d’économies imposés aux hôpitaux cette année, ni le 1,3 milliard de déremboursements de médicaments et le 1,25 milliard de « responsabilisation » des professionnels et des sufferers, synonyme de coupes sur les arrêts maladie notamment.
Sentant le vent du boulet budgétaire, la Fédération hospitalière de France réclame les 800 thousands and thousands d’euros non dépensés dans le cadre des précédents Ondam, et revendique un coup de pouce de 1,5 milliard pour que les établissements de santé puissent faire face à l’inflation en 2024.
Jeudi 11 janvier, en regardant la composition du gouvernement Attal, Patrick Pelloux, président de l’Amuf (médecins urgentistes), expliquait à France Data que « tous ceux qui travaillaient sous Sarkozy sur l’hôpital-entreprise sont en practice de revenir. Évidemment que ça nous inquiète parce que là, l’estocade sur le service public hospitalier n’est pas loin ».