Le journaliste de télévision et de radio Michaël Darmon, qui a écrit avec Yves Derai, “Belle Amie” en 2009 raconte la transformation de la nouvelle ministre de la Tradition qui pourrait surprendre dans des fonctions où personne de l’attendait.
Dans “Belle amie”, livre consacré à Rachida Dati que vous avez écrit avec Yves Derai en 2009, vous décrivez la nouvelle ministre de la Tradition comme audacieuse, séductrice et dévorée par l’ambition. A-t-elle changé ?
Oui dans le sens où elle a poussé la logique jusqu’au bout. Nous, on l’a rencontré dans un temps d’ivresse du pouvoir. Mais l’animal politique hors du commun a réussi à diriger son énergie vers les électeurs, vers les autres. Elle a canalisé sa puissance vers l’extérieur. On savait que si elle y parvenait on aurait un acteur d’État assez exceptionnel.
Elle y est parvenue, selon vous ?
Oui, à son corps défendant, en quittant le ministère de la justice pour devenir députée européenne. Elle a creusé les sujets, énormément travaillé puis en étant élue maire du 7e arrondissement de Paris. Elle a pris cette dimension d’élue locale pour devenir une personnalité de droite incontournable. Il n’y a plus grand-chose entre la Rachida Dati de l’époque et celle d’aujourd’hui.
Tout le monde a été surpris par sa nomination au ministère de la Tradition. Et vous ?
Aussi, c’était très inattendu. Mais ce qui ne me surprend pas c’est la volonté d’Emmanuel Macron de mettre en très grande difficulté Les Républicains voire de liquider ce parti. Avec cette nomination, directement pilotée par Emmanuel Macron, il envoie aussi un signe fort à son jeune Premier ministre pour lui dire que c’est lui qui dirige. Le coup est très dur pour LR, très dur aussi pour Édouard Philippe qui voulait pousser Pierre-Yves Bournazel, pour les élections municipales de Paris en 2026.
Est-ce une rampe de lancement pour Rachida Dati aux municipales à Paris ?
C’est d’abord un coup à courtroom terme mais aussi une volonté d’organiser la campagne municipale en espérant être mieux placé. Avec Agnès Buzin il y avait un accord pour le second tour là, la majorité présidentielle fait un accord de premier tour.
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Rachida Dati n’est plus l’intrigante que vous décriviez en 2009 ?
Non, il y a eu une mue politique. Elle parvient à se faire réélire à Paris. Mais elle a toujours eu cette puissance politique qui ne demandait qu’à s’exprimer.
Et pourtant elle est probablement la ministre la plus connue du nouveau gouvernement Attal, pourquoi imprime-t-elle à ce level ?
Elle a incarné ce que Nicolas Sarkozy a installé : des personnages métapolitiques, des personnages messages, qui transmettent par leur propre histoire, leur personnalité… Ils interpellent et attirent l’consideration par ce qu’ils sont. Indépendamment des polémiques, Rachida Dati capte l’consideration du grand public. Comme Nicolas Sarkozy en son temps.
Beaucoup lui prédisent un échec au ministère de la Tradition…
Je ne serai pas de ceux-là. D’abord parce que je ne suis pas voyant et qu’il est difficile voire inapproprié de prédire un succès ou un échec. Les journalistes sont payés pour être surpris… Et il se pourrait qu’on le soit même s’il y a un défi. Ce n’est pas un poste facile. Même s’il n’y a pas de grands chantiers en matière de politique culturelle. La plupart ont été lancés par Rima Abdul Malak, très regrettée visiblement et très appréciée par le milieu culturel. En tout cas, on peut compter sur elle pour avoir compris qu’elle était attendue au tournant. Elle devrait assez vite prendre des décisions qui vont la positionner, de façon claire.
Un tome 2 sur Rachida Dati, c’est attainable ?
Non automobile un autre opus a suivi notre livre, “Rachida ne meurt jamais” d’Elisabeth Chavelet qui avait montré son évolution, remark elle s’est canalisée et dont le titre reste d’une grande actualité.