« JO en hazard ! Policiers fatigués ! » scandent les brokers de police, transformés dans la matinée, en manifestants. À bord de quatre bus affrétés pour leur manifestation roulante, les quelque 300 brokers du ministère de l’Intérieur présents ce mercredi matin à Paris, dénoncent l’interdiction de prise de congés durant l’été et l’absence de prime en contrepartie des efforts consentis par l’ensemble des brokers dépendant du dit ministère pour assurer la sécurité des Jeux olympiques.
Drapeaux au vent d’Unité SGP Police-Drive Ouvrière et de la Fédération syndicale du ministère de l’intérieur-Drive Ouvrière, bannière déployée à l’effigie des Jeux avec des menottes à la place des anneaux olympiques, les mobilisés du jour ne semblent visiblement pas habitués à être du côté revendicatif de la manifestation. Mais le manque « d’anticipation » de leurs autorités de tutelle dans la préparation des Jeux, ainsi que le flou entourant une prime de compensation, les a fait franchir le pas.
« Mobilisation à 100 % »
Cinq cents, mille ou 1 500 euros leur auraient été promis selon les manifestants, citant ici l’ancienne première ministre Elisabeth Borne, là l’ex-futur ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Les deux syndicats sur le pont des bus à impériale réclament, eux, 1 500 euros de prime de compensation pour l’ensemble des policiers et autres brokers du ministère.
Bénédicte craint de ne rien toucher. Elle n’est pas policière mais fonctionnaire de préfecture… en Charente-Maritime. Si elle a fait le déplacement jusqu’à Paris, c’est parce que le ministère « nous met au pied du mur. Nous ne savons rien. La seule info que nous ayons reçue à la Préfecture, était dans une lettre d’Elisabeth Borne, disant qu’il faudrait peut-être développer le télétravail… », souffle la fonctionnaire. Selon elle, certaines préfectures ont déjà alerté leurs brokers : pas de congés entre juin et septembre.
« Notre boulot c’est de servir l’État, donc il n’est pas query de refuser, mais nous devons savoir dans quelles circumstances nous allons exercer nos missions, y compris pour nos vies personnelles », poursuit la fonctionnaire, déplorant déjà le manque d’effectifs au sein des companies de l’État. Dans une lettre datée du 22 décembre au syndicat FO du ministère de l’Intérieur et citée par l’AFP, Gérald Darmanin demandait une « mobilisation à 100 % » des brokers du 24 juillet au 11 août et proposé 10 jours ouvrés de congés pour chaque agent entre 15 juin et 15 septembre.
« Décathlon » revendicatif
À bord de l’un des bus, au milieu des fumigènes rouge et bleu, un CRS bordelais déplore qu’« à sept mois des jeux, le ministère n’ait rien anticipé concernant le droit repos, aux congés ou encore pour la garde de nos enfants… » Jean-Luc, agent dans une compagnie d’intervention, café à la principal, demande de concilier ses missions de sécurité avec son droit au repos : « Notre however est de protéger, mais remark ? Si nous ne pouvons pas nous reposer, nous serons, de fait, moins efficaces pour nos concitoyens, ce qui pourrait les mettre en péril, ainsi que nos collègues. Les JO sont un enjeu nécessitant une certaine anticipation dans l’organisation. »
S’ils n’obtiennent pas satisfaction, ces policiers syndiqués prévoient un « décathlon » revendicatif, soit dix journées de mobilisation, dont ils ne souhaitent guère parler pour le second.