On ne savait pas trop si elle était première ministre ou préfète en chef du pays, soumise aux ordres d’Emmanuel Macron. Disciplinée comme toujours, jusqu’à faire adopter des lois antisociales et antirépublicaines, la première ministre Élisabeth Borne a présenté sa démission à Emmanuel Macron, lundi, vers 18 heures.
Le président de la République l’avait exigée. Dans sa lettre officielle, l’ancienne hôtesse de Matignon ne laisse guère de doutes : « Vous m’avez fait half de votre volonté de nommer un nouveau premier ministre », a-t-elle écrit au chef de l’État. Elle devait donc laisser place libre, faisant tomber tout son gouvernement. Au second d’écrire ces lignes, l’identité de son successeur et de son équipe ministérielle n’avait pas encore été communiquée.
Vingt-trois 49.3 et puis s’en va
Nommée à Matignon en mai 2022, Élisabeth Borne a appliqué le projet macroniste en tordant comme jamais le bras du Parlement, où elle ne disposait que d’une majorité relative. C’est sous son motion que la France a vécu l’une des plus grandes attaques antidémocratiques et antisociales de la Ve République, avec le recul de l’âge légal de la retraite imposé à 64 ans, alors même que des hundreds of thousands de citoyens s’étaient mobilisés contre ce texte dans le pays. Cette réforme a de plus été adoptée à la suite d’un 49.3, sans aucun vote des députés, le gouvernement échappant de très peu à une movement de censure.
Mais, malgré des efforts acharnés, Élisabeth Borne n’a pas eu le temps de battre le document de 49.3 de Michel Rocard. Automobile, si le socialiste avait utilisé l’arme atomique parlementaire 28 fois en trois ans, la macroniste l’aura pour sa half dégainé 23 fois en un an et sept mois… Et pourtant, elle aura bel et bien avancé comme jamais dans l’affaiblissement du Parlement.
Automobile, Michel Rocard n’usait du 49.3 qu’au second de faire adopter les textes législatifs, après avoir laissé le soin à l’Assemblée de débattre et d’examiner les projets de loi. Élisabeth Borne, elle, brandissait le 49.3 à tout bout de champ. « Non seulement les députés ont été privés de vote, mais ils ont aussi été privés d’expression dans l’Hémicycle », notait le spécialiste du travail parlementaire Philippe Quéré, juste après l’adoption du dernier funds par 49.3 et sans aucune dialogue. L’exécutif privait ainsi la nation et les citoyens de tout débat sur des questions budgétaires pourtant centrales dans leur quotidien…
Et pourtant, Élisabeth Borne a vanté son bilan dans sa lettre de démission. « Je me suis attelée à faire adopter (…) plus de 50 lois qui répondent aux défis de notre pays et aux préoccupations des Français. » « Hors textes financiers, nous avons su bâtir des majorités de projet dans l’esprit de dépassement de votre élection en 2017. » L’élection de 2017 s’était pourtant faite à l’event d’un vote de barrage face à l’extrême droite.
La gauche lui dit « adieu, sans remords »
Le dernier « dépassement » en date, ce sera par contre fait avec la droite et l’extrême droite, lors du vote de la loi immigration, durant lequel la Macronie s’est prononcée pour l’instauration d’une forme de préférence nationale contre les étrangers, y compris ceux en scenario régulière. Soit une attaque inouïe contre nos fondamentaux républicains.
Et dire qu’Élisabeth Borne venait des rangs du PS… Dans les rangs de l’opposition de gauche, la critique est unanime. Le sénateur PCF Ian Brossat a ainsi déclaré : « Trahir tous ses principes et finir virée dans l’indifférence générale. Élisabeth Borne venait de la gauche et restera dans l’histoire pour avoir repris la préférence nationale et imposé la réforme des retraites. Adieu, sans remords. »
Pour l’écologiste Cyrielle Chatelain, « Élisabeth Borne a voulu servir l’État. À la place, elle aura servi un président sans cap, sans valeur, qui n’a qu’une seule obsession, détruire notre modèle social ». L’insoumise Mathilde Panot a estimé qu’avec son utilization répété du 49.3, Élisabeth Borne a laissé « une démocratie salement amochée ».
Elle ajoute : « Peu importe par qui le monarque la remplacera, nous exigeons un vote de confiance au Parlement. » En un an et sept mois à Matignon, jamais Élisabeth Borne ne se sera soumise à cette procédure élémentaire de toutes les démocraties parlementaires. Mathilde Panot menace d’ores et déjà le prochain exécutif d’une movement de censure.
Élisabeth Borne était la deuxième femme à occuper le poste et devait incarner le virage écologique d’Emmanuel Macron… « Votre travail au service de notre nation a été chaque jour exemplaire. Vous avez mis en œuvre notre projet avec le braveness, l’engagement et la détermination des femmes d’État. De tout cœur, merci », a écrit le président sur le réseau social X, quelques minutes avant l’annonce officielle du départ de sa première ministre. Ce qui a fait dire au premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, qu‘« après le licenciement par mail, Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet ».