Jeudi matin, le soleil pointait à Blendecques et la décrue de l’Aa semblait s’amorcer doucement. Un peu de répit après le chaos de la veille, dans cette commune d’un peu moins de 5 000 habitants, voisine de Saint-Omer, où certaines rues ont pris l’attract de torrents. « Une cinquantaine de pompiers sont présents. Quarante rues ont été évacuées, soit au moins 800 habitations, et quatre axes sur six sont coupés », résumait, mercredi soir, Guirec Henry, directeur général des companies, dans la salle de basket transformée en hébergement d’urgence, où 80 personnes s’apprêtaient à passer la nuit.
Beaucoup d’habitants sont sinistrés pour la deuxième fois, après les premières inondations de novembre. C’est le cas de Nathalie, spectatrice impuissante des bouillons de l’Aa à l’entrée de la ville. « Psychologiquement, c’est très dur, reconnaît-elle. Surtout mardi, quand j’ai vu à nouveau l’eau dans ma rue et les geysers au-dessus des plaques d’égout. » Mais elle s’estime « chanceuse malgré (son) désarroi ». « On perdra de l’argent, c’est sûr, mais je me dis qu’on est vivants… » Depuis novembre, les murs avaient à peine eu le temps de sécher, restait à commencer les travaux. Avec son mari, ils ont trouvé une location à quelques kilomètres, leur assurance leur donnant droit à vingt-quatre mois de relogement. « J’ai un voisin pour qui c’est un an, un autre quinze jours, témoigne-t-elle. Il y a aussi un couple qui avait trouvé une assurance sur Web. Eux n’ont aucune nouvelle… »