Delors par Alain Rollat a 30 ans. Alors que le journaliste et Sétois est rédacteur au service politique du Monde, qu’il est chargé de raconter le premier gouvernement de gauche après l’élection de François Mitterrand et qu’il côtoie très régulièrement Jacques Delors, ministre de l’Economie et des funds sous Pierre Mauroy que Flammarion le sollicite pour une biographie de celui que l’on subodore candidat à la présidentielle de 1995.
“J’avais noué des contacts étroits avec Jacques Delors, avec qui nous avions souvent des discussions, des apartés et des confidences à l’event de ses déplacements. Il m’a donné quelques scoops, resitue Alain Rollat. Flammarion l’a su. J’ai exposé ma proposition de biographie à Delors qui m’a ouvert toutes ses portes, ses archives, sa résidence secondaire… J’ai vu faire une biographie honnête et complète en m’appuyant sur des déclarations, ses archives et ses confidences.”
Lanceur d’alerte sur la politique de gauche
Le doc de 298 pages kind le 1er janvier 1993. Le Sétois relate notamment les critiques que Delors formulait sur la politique économique et sociale du gouvernement Mauroy. “En le voyant augmenter le Smic et les allocations familiales, il a été très vite tiré la sonnette d’alarme et dit que si la gauche continuait comme ça, elle irait dans le mur. Delors insistait auprès de Mitterrand pour que la gauche arrête sa politique économique flamboyante.”
La biographie insiste davantage sur les rapports de l’homme politique avec ses amis et ennemis. Moins sur le rôle du Président de la fee européenne. “Même si la biographie est juste, je suis le premier à reconnaître qu’elle est déséquilibrée, ayant fait la half belle à l’homme politique plus qu’à son travail européen”regrette Alain Rollat.
“Martine Aubry, sa fille, semblait promise à un bel avenir, alors…”
Avec 30 ans de recul, que retient Alain Rollat de Jacques Delors ? “C’était un homme hors norme, guarantee le Sétois. Il est considéré comme un grand acteur politique alors qu’il ne voulait pas l’être. Son rêve était d’être couturier, journaliste ou cinéaste. Il est entré en politique par la voie syndicale. Sa philosophie consistait à travailler pour l’homme sans tomber ni dans l’individualisme, ni dans le totalitarisme. Il a adhéré au Personnalisme, mouvement spiritualiste faisant de l’individu l’objectif idéal.”
Il ajoute: “Je retiens surtout qu’il était un extraordinaire pédagogue. Il disait que la planète ne s’en sortirait qu’en mettant le paquet sur la pédagogie pour se dégager de l’idéologie. Il disait aussi que la nouvelle génération d’hommes politiques ne travaillait pas assez et manquait de imaginative and prescient à lengthy terme.”
Quant à son renoncement shock à une Présidentielle de 1995 qui lui semblait promise, Alain Rollat avance cette idée : “J’ai toujours eu le sentiment que son refus était motivé moins par des raisons politiques que familiales : sa fille Martine Aubry, alors ministre du Travail, semblait promise à un bel avenir. J’ai la conviction qu’il a préféré s’effacer pour ne pas contrarier les ambitions de sa fille.”
Bien que né à Montpellier le 26 mars 1943, Alain Rollat a le cœur sétois. Il a ciré les bancs de l’école primaire Paul-Bert, effectué le début et la fin du secondaire à Paul-Valéry, a été enfant de cœur à l’église Saint-Louis, joué au FC Sète et même été docker dans ses années d’étudiants. Il réside aujourd’hui à Sète.