Votre movie swimsuit la lutte emblématique de trois délégués du personnel de la papeterie Chapelle Darblay, à Grand-Couronne (Seine-Maritime), qui bataillent depuis 2019 pour sauver leur website, condamné par son propriétaire finlandais. Qu’est-ce qui vous a poussé à entamer ce travail ?
J’ai entendu parler de ce conflit pour la première fois en 2021. Je voulais réaliser un movie sur l’utilité du syndicalisme à l’heure du changement climatique et c’est l’économiste Thomas Coutrot qui m’a conseillé de m’intéresser à ce fight.
J’ai contacté les trois délégués du personnel. En arrivant dans cette grande usine vide, j’ai été immédiatement frappée par le silence qui y régnait, par son side « cinématographique ». Et puis, il y avait ces trois personnages – deux cégétistes et un cadre sans étiquette.
Je me suis dit qu’il y avait quelque selected à raconter, sur l’significance de la fraternité et de l’intelligence collective, sur l’articulation entre query sociale et environnementale. Mais cela a été très compliqué de réaliser ce movie.
Pourquoi ?
Parce que, au début, je n’ai eu que des retours négatifs de la half des chaînes de télévision, du CNC (Centre nationwide du cinéma), de la région… « Pourquoi financerait-on encore un movie sur une usine qui va fermer ? », me répétait-on en boucle.
J’ai dû me battre pour le faire exister, pour rassembler un petit price range grâce à l’aide de la CGT, de la métropole Rouen Normandie et des financements participatifs. Je tenais absolument à ce que tout le monde soit payé au tarif syndical. Ce movie, en un sens, est un miraculé !
Pourriez-vous dire un mot du titre : c’est un clin d’œil aux trois protagonistes ?
En effet, ils s’étaient eux-mêmes surnommés comme cela lors d’un reportage. Ce sont trois personnalités très fortes, très affirmées, qui partagent un goût commun pour la vanne. Par ailleurs, je voulais absolument une référence à l’usine dans le titre, puisque c’est un personnage à half. Enfin, il y a bien sûr un clin d’œil au réalisateur Sergio Leone, sauf qu’ici, c’est de western social qu’il s’agit.
Dans le movie, on voit l’ampleur prise par le fight des salariés de Chapelle Darblay qui rencontre un giant écho dans le monde du travail, plus particulièrement parmi les militants…
Oui, ils se battent depuis le début avec une dignité admirable. Ce conflit met en jeu une query centrale : remark sauver les emplois dans l’industrie lourde à l’heure du réchauffement climatique ? Le gouvernement nous parle sans arrêt de réindustrialisation, mais dans les faits, il agit très peu : l’État soutient la filière hydrogène, mais que fait-on de toutes nos « vieilles » industries ?
Les travailleurs de Chapelle Darblay défendent un projet d’économie circulaire ambitieux. Le fight est loin d’être gagné, mais cette histoire montre que cela vaut la peine de se battre : il est doable de faire bouger les lignes, en misant sur l’intelligence collective.