La bataille n’est pas encore gagnée. Si, dans quelques villes, des bacs de collecte collective et de ramassage d’ordures ont fleuri ces dernières années, une petite partie seulement des communes suggest aujourd’hui une resolution de tri des biodéchets. Une mesure qui fait partie de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi Agec), adoptée en 2020, visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.
En matière de tri des déchets, de quoi parle-t-on exactement ? Et dans quelles quantités ?
Il faut rappeler, au préalable, qu’un Français produit en moyenne 610 kg de déchets ménagers par an. Soit 2,5 tonnes pour une famille de quatre personnes. Ces déchets sont regroupés en trois grandes familles : ceux qu’on peut trier (emballages, vêtements, déchets électriques, and so on.), et pour lesquels une écocontribution est prélevée pour financer la collecte sélective. Ceux pour lesquels il n’existe aucune resolution de recyclage, et qui finissent en décharge ou incinérés (CD-DVD, ustensiles de delicacies, couches, éponges…). Et, enfin, il y a la matière organique, composée des déchets de jardins et des déchets alimentaires. L’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie) estime qu’un tiers du contenu des poubelles ménagères des Français est constitué de déchets organiques, soit entre 80 et 90 kg de déchets résiduels par habitant et par an.
La loi Agec prévoit la mise en place au 1er janvier 2024 d’un système de tri et de valorisation des biodéchets. Qu’en est-il réellement ?
Il existe quatre façons de « trier » : le compostage individuel, le compostage de proximité, le level d’apport volontaire et la poubelle qui est collectée. On estime à une petite vingtaine de hundreds of thousands le nombre de Français qui bénéficient d’une resolution. Soit un tiers de la inhabitants. Sur ce complete, 6 à 7 hundreds of thousands d’habitants bénéficient d’une collecte sélective des biodéchets : ils déposent leurs biodéchets dans un bac collectif, qui est levé par un camion de ramassage et half dans un traitement de valorisation industrielle.
« On estime à une petite vingtaine de hundreds of thousands le nombre de Français qui bénéficient d’une resolution »
Et, selon l’Ademe, un tiers des Français composteraient leurs déchets. Mais ce décompte est flou. En outre, on ne jettera dans un composteur individuel ni restes de viandes, de fromages, d’os ou d’écorces d’agrumes, automotive ils ne se dégradent pas suffisamment. Enfin, les options varient selon les territoires : plutôt apport volontaire en milieu urbain et compostage de proximité dans les villages. Certaines collectivités proposent aussi des combine.
Remark expliquez-vous que « seules » 20 hundreds of thousands de personnes bénéficient à ce jour d’une resolution de tri des biodéchets ?
On a fait semblant de croire qu’on allait réduire les déchets biodégradables de façon gratuite. Mais une bonne gestion, cela a un coût. La plupart des collectivités ont fait des études de faisabilité. La mise en place d’une collecte sélective est évaluée à 350 euros par habitant en milieu urbain. En compostage individuel, c’est en moyenne 10 euros par an. Une somme qui vient s’ajouter à la grosse augmentation de la redevance sur l’enlèvement des déchets subie ces trois dernières années, entre 1,5 et 2 milliards d’euros de plus. Difficile, dans ce contexte, de dire aux habitants qu’on va encore augmenter les impôts pour mettre en place le tri des biodéchets…
Pourquoi une telle augmentation de la redevance ?
La loi Agec, qui prévoit une diminution de 15 % de la quantité globale des déchets ménagers d’ici à 2030 et une augmentation des déchets recyclés (à hauteur de 65 % contre environ 50 % aujourd’hui), desk sur une réduction des déchets résiduels. Partant de cet objectif, les autorités ont fermé de nombreux centres de stockage. Sauf que la quantité de déchets, elle, a continué d’augmenter. Au remaining, l’augmentation du prix des collectes (liée notamment à l’explosion du prix de l’énergie), alliée à la disparition de centres de stockage, provoque une hausse des coûts de valorisation énergétique industrielle des déchets.
Mais l’État n’en prend-il pas une partie à sa cost ?
Le surcoût du tri des biodéchets aurait dû être compensé par l’État. Mais ce dernier n’y participe qu’à hauteur de 5 %. Le reste à cost pour les collectivités est de 95 %. Et, dans le même temps, les autorités n’imposent aucun objectif de recyclage aux éco-organismes… Le fond du problème, c’est qu’on ménage les multinationales qui vendent ce qu’elles veulent, même si ce n’est pas recyclable, et, en bout de chaîne, on taxe les collectivités. Dans le domaine de l’énergie, il existe des certificats d’énergie. Idem pour le climat. Mais, concernant les déchets, on ne dit pas aux producteurs de limiter leurs productions de bouteilles, d’emballages, and so on. Rien n’est prévu dans la loi, aucune sanction pour celui qui met sur le marché un produit non recyclable. À l’inverse, on taxe les collectivités pour la mise en décharge des déchets. Pour faire face à ces surcoûts, les collectivités demandent le quadruplement des aides de l’Ademe pour compenser.