Le centenaire de la mort de Gustave Eiffel a été célébré d’une triste manière. Habituée à recevoir des touristes venus de tout lieu dans ses entrailles, la vieille Dame de fer n’a, cette fois-ci, pas ouvert ses portes. Et pour trigger, les salariés de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (Sete) ont décidé de lancer un mouvement de grève à l’appel de l’intersyndicale CGT et Drive ouvrière, ce mercredi 27 décembre. Ils auraient préféré ne pas en arriver là. Seulement, la scenario dans laquelle les travailleurs sont englués pousse à l’urgence.
De fait, le 1er novembre 2017, la Ville de Paris, propriétaire de la tour Eiffel, a confié à la Sete l’entretien et l’exploitation du monument dans le cadre d’une nouvelle délégation de service public s’étalant jusqu’à 2030. Mais le problème se pose sur l’facet financier. Dans le détail, la CGT dénonce une « sous-évaluation des budgets travaux » et une « sur-évaluation des recettes basées sur des objectifs de fréquentation annuelle de 7,4 thousands and thousands de visiteurs », note-t-elle dans un communiqué. « Le modèle économique était basé sur une augmentation de 50 % du prix des billets en début de contrat. Cette hausse devait servir à financer les travaux jusqu’en 2023 et permettre à la Ville de Paris de multiplier par 6 ou 7 le montant de la redevance par la suite », développe Mathieu Reynier, représentant de proximité CGT à la Sete.
Un modèle économique pas « viable »
Or, en raison de la baisse de fréquentation liée au Covid, la Sete aurait perdu « 100 thousands and thousands d’euros d’exploitation », ce qui, couplé à une gestion de gros travaux, amputerait aujourd’hui le price range preliminary « de 130 thousands and thousands » au complete. « On se retrouve dans une scenario économique qui fait que le modèle signé avant la pandémie n’est absolument plus viable pour nous et il faut absolument le renégocier », admet le syndicaliste. Sans changement, les salariés grévistes craignent des suppressions d’emplois.
« Si on ne fait rien, on va se retrouver en insuffisance de trésorerie dès le 1er semestre 2025. Cela risque d’être compliqué d’assurer l’entretien, les travaux et le financement de ce monument », explique Mathieu Reynier. Dans le cas où ce funeste scénario s’établirait, la Ville de Paris serait alors contrainte de « capitaliser à nouveau ». Or, ce n’est pas ce que souhaitent les salariés en lutte. « Nous ne sommes pas opposés à payer une redevance à la Ville (le montant de cette dernière s’élève à 40 thousands and thousands d’euros pour 2024 – NDLR). C’est regular, c’est notre propriétaire, mais cela ne doit pas se faire en mettant l’avenir de la société et du monument en péril », prévient le salarié.
Un tremplin avant de potentielles dialogue
Plusieurs options sont avancées par les syndicats : augmenter les tarifs de billets ; allonger la durée du contrat initialement prévu jusqu’en 2030 ou revoir le mode de calcul de la redevance. « Plus on gagne de l’argent, plus on doit reverser à la Mairie de Paris. Nous souhaitons que l’argent reste pour entamer de nouveaux travaux. C’est une demande assez raisonnable finalement », considère le cégétiste. Employé depuis 2006, Mathieu Reynier ne cache pas son agacement. « Dès le départ, nous avions alerté sur la sous-évaluation des budgets. Nous avions demandé à la municipalité de renégocier le contrat, mais cela fait un an et demi que nous n’avons pas de réponse. Le temps passe, nous sommes à la croisée des chemins. Changer de contrat prend du temps, si l’on veut entreprendre les discussions, il faut agir maintenant », peste-t-il.
Inaudibles auprès de la municipalité, les grévistes espèrent ainsi que leur mobilisation inédite servira de tremplin avant de potentielles discussions. Dans le cas contraire, le bras de fer risque de s’éterniser. « Les organisations syndicales n’ont pas souhaité impacter les visiteurs durablement pendant cette période de fêtes, mais si la scenario perdure et que la Ville refuse de revoir son modèle de gestion irréaliste, la tour Eiffel sera fermée pendant la période des Jeux olympiques », prévient l’intersyndicale. Contactée, la Ville de Paris n’a, pour l’heure, pas répondu à nos sollicitations.