« C’est un génie de son artwork (…). Il rend fier la France. » Emmanuel Macron s’est livré à un véritable panégyrique de Gérard Depardieu, le 20 décembre, au terme de deux heures d’interview dans l’émission spéciale « C à vous », consacrée à la loi immigration. Le président de la République était interrogé par l’animatrice Anne-Élisabeth Lemoine sur les déclarations de sa ministre de la Tradition Rima Abdul Malak, qui avait exprimé son « dégoût » et le sentiment de « honte pour le France », après les révélations du journal Complément d’enquête, sur les propos les propos sexistes empreints de tradition du viol et les agressions sexuelles, voire les viols, que l’acteur aurait commis, tout au lengthy de sa carrière. Les photos du reportage, où l’acteur apparaît dans une posture débridée avec les femmes, y compris à l’égard d’une fillette visée par des propos obscènes, sont accablantes et ont soulevé un haut-le-cœur général.
Le chef de l’État a-t-il pris la peine de les visionner ? On peut en douter face à ses déclarations en forme de couronne de louanges tressées à la gloire du comédien. « Je suis un immense admirateur de Gérard Depardieu, c’est un immense acteur. (…). Ce n’est pas sur la base d’un reportage qu’on enlève la Légion d’honneur à un artiste », a déclaré Emmanuel Macron, prenant à cet égard le contre-pied de sa ministre de la Tradition, qui avait évoqué l’éventualité d’une « procédure disciplinaire » concernant le retrait de cette distinction à l’acteur.
Plusieurs plaintes visent l’acteur
Pour le chef de l’État, qui jette au passage le doute sur ce travail d’enquête, évoquant « sa méfiance » sur « le contexte », et « des polémiques sur des reportages », ainsi que des « emballements sur des propos tenus », Gérard Depardieu serait victime d’une « chasse à l’homme », au détriment de « la présomption d’innocence », « sur la base d’un reportage, sans qu’il ait la possibilité de se défendre ».
Plusieurs procédures visent le comédien, mis en examen depuis 2020 pour viol, après une plainte de la comédienne Charlotte Arnould, suivie par celle, pour agression sexuelle, de la comédienne Hélène Darras, pour des faits remontant à 2007. Des accusations que le comédien nie en bloc. La journaliste et écrivaine espagnole Ruth Baza a également annoncé avoir déposé plainte en Espagne contre l’acteur français pour viol pour des faits remontant à 1995 à Paris.
« Tous ceux qui ont travaillé avec lui savent qu’il agresse les femmes, avait témoigné, le 7 décembre, dans une interview au journal Elle, l’actrice Anouk Grinberg, qui a côtoyé Gérard Depardieu lors de plusieurs tournages. Ce n’est pas seulement lui qui se conduit comme une crapule avec les femmes, ce sont tous les autres qui le laissent l’être et qui le laissent démolir des femmes pour leur vie entière. »