Le camp présidentiel s’interroge, après le vote du projet de loi immigration, sur la tournure prise par le second quinquennat d’Emmanuel Macron et sa capacité à faire cohabiter aile droite et aile gauche. Cette dernière pourrait être tentée de rejoindre sa famille d’origine, le PS.
À l’Assemblée, chaque groupe se compte et se recompte. Sur France Bleue, le député Jean-Charles Larsonneur annonce qu’il quitte le groupe Horizons : “Le texte franchit un sure nombre de digues par rapport à nos valeurs républicaines”, explique-t-il ajoutant qu’il n’a pas eu mandat “pour voter ces idées ou en tout cas pour franchir ces digues républicaines”.
Députées en mission
À l’heure des questions d’actualité, les bancs du centre de l’hémicycle sont quasiment vides et Sylvain Maillard le Président du groupe Renaissance bien seul. Mais salle des quatre colonnes deux députées du groupe présidentiel passent de micro en micro. Cécile Rilhac, élue du Val d’Oise, et Stella Dupont, du Maine et Loire, toutes deux représentes de l’aile gauche.
“Je réfute le terme de frondeurs automobile on a beaucoup échangé en interne. Nous sommes sur un désaccord. Il faut désormais que l’on se pose et que l’on fasse un bilan. J’attends les propositions du Président, ce soir, pour savoir quel cap il va nous proposer”, expliquait, mercredi, cette dernière.
“Je ne suis pas frondeuse”
La première ne dit pas autre selected. “Dans quel autre groupe pourrais-je aller”, s’interroge-t-elle au micro de Quotidien et d’ajouter “je ne suis pas frondeuse automobile on a toujours discuté dans le groupe mais je connais mon territoire je sais pourquoi les gens m’ont élue”.
Toutes deux semblent en mission pour montrer que Renaissance n’est pas en voie d’implosion. Mais hors micro, Cécile Rilhac est plus nuancée. Il faut dire que le matin même sur Public Sénat, Olivier Faure le patron du PS appelait “tous les Républicains, tous ceux qui sont hostiles à ce texte à se parler pour tout faire pour que le fight culturel que nous devons mener puisse être mené de live performance”.
“Un texte raciste et xénophobe”
Ajoutant “j’appelle (ceux qui ont voté non, NDLR) à aller au bout de leurs convictions et à rompre avec un pouvoir qui a fait le choix d’un texte raciste et xénophobe”.
“Nous avons des contacts, reconnaît Cécile Rilhac, de même qu’avec les écologistes et les gens de chez Liot (groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires NDLR). Nous sommes partis en 2017 à trigger de Benoît Hamon, c’est pour ça que nous nous sommes rapprochés d’Emmanuel Macron. Nous pourrions remettre à plat des objectifs communs comme l’Europe”.
L’aile gauche est la grande perdante mais il ne faut surtout pas dire que c’est notre victoire sinon on risque l’implosion
Mais elle espère surtout qu’une fois tournée la web page du projet de loi Immigration la macronie se teinte un peu de rose. Elle espère un texte sur la fin de vie, ou des projets de loi sur l’Éducation qui pourraient mettre aile gauche et aile droite d’accord. L’aile droite fort discrète La fameuse aile droite se montrait, hier, très discrète.
“L’aile gauche est la grande perdante mais il ne faut surtout pas dire que c’est notre victoire sinon on risque l’implosion”, nous assurait un proche du ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
“C’est avec les LR qu’il va nous falloir surtout coconstruire”
Lui aussi espère un projet de loi fin de vie pour ressouder les liens entre les deux hémisphères du macronisme. Mais “c’est avec les LR qu’il va nous falloir surtout coconstruire donc avec l’aile droite des nôtres. La loi d’orientation agricole, par exemple, on ne va pas la négocier avec la gauche”, avouait-il enterrant ainsi le “en même temps” qui a été longtemps l’ADN du président de la République.
Les États membres de l’UE ont trouvé mercredi un accord pour réformer les règles migratoires, avec, notamment, des procédures d’examen des demandes d’asile aux frontières et une solidarité entre Etats. Il doit encore être entériné par le Conseil et le Parlement.