La Macronie aurait-elle fait sienne la phrase de l’évangile selon Matthieu, « si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends lui aussi l’autre » ? Après avoir reçu une immense claque avec l’adoption, lundi, de la movement de rejet sur sa loi immigration, voici que le gouvernement semble tendre l’autre joue en essayant, sur ordre d’Emmanuel Macron, faire adopter le texte avant la fin de l’année. Quitte à se jeter dans la gueule d’un loup nommé LR.
Voilà donc l’exécutif reparti, tête basse, négocier avec la droite, laquelle veut à tout prix conserver les outrances votées au Sénat, lors de la fee mixte paritaire de lundi. Exit Gérald Darmanin, incapable de réunir une majorité pour voter sa loi ; place à Élisabeth Borne comme cheffe d’orchestre. Mais consideration aux fausses notes. Sous la pression des LR avec qui Matignon négocient en direct, la première ministre risque de faire imploser son propre camp.
« On a encore le droit de s’exprimer ? »
Jeudi, en fin de journée, Élisabeth Borne a réuni les principaux ministres de son gouvernement pour faire le level sur l’avancée du deal. D’après Politico, la réunion a rapidement viré au règlement de compte, sous le poids des désaccords. « Je vous invite à ne pas interférer dans les négociations en donnant votre avis dans les médias », a lancé Borne. Une pique visant, sans le nommer, Bruno Le Maire, désireux de « reprendre la model du Sénat » comme il l’a affirmé au Figaro. C’est-à-dire un texte où l’aide médicale d’État (AME) ainsi que les régularisations dans les métiers en stress sont supprimées. « On a encore le droit de s’exprimer ? », aurait rétorqué Olivier Véran, porte-parole, avant que le pugilat ne se poursuive jusqu’au départ de Bruno Le Maire.
Plusieurs ministres ont aussi alerté sur le risque de se retrouver une nouvelle fois sans majorité, automotive l’aile gauche macroniste n’accepterait pas de voter les propositions xénophobes de la droite. « Notre dialogue est très claire : nous avons des lignes rouges et elles doivent se retrouver dans ce texte », a mis en garde, à Sud Radio, le patron des députés Renaissance, Sylvain Maillard, conscient qu’il pourrait manquer des voix.
LR tente de faire monter les enchères
Remark peut-on alors imaginer le gouvernement trouver un accord avec LR s’il est incapable de trouver un consensus parmi les siens ? Automobile, en parallèle, des engueulades au sein de l’exécutif, Élisabeth Borne parlemente difficilement avec les représentants de la droite que sont Olivier Marleix et Bruno Retailleau, respectivement président du groupe à l’Assemblée et au Sénat, Annie Genevard, oratrice de son groupe sur le texte, et Éric Ciotti, président du parti. Jeudi matin, la première ministre aurait promis aux caciques LR une prochaine réforme de l’AME.
Ces derniers tentent, avant la fee mixte paritaire de lundi, de prendre l’ascendant sur le camp présidentiel. Si bien qu’ils ont envoyé un courrier à Emmanuel Macron pour exiger, d’après Le Parisien, une « ambitieuse révision constitutionnelle pour mieux armer juridiquement notre nation face au défi migratoire ». Modification de la Structure que le chef de l’État avait rejetée lors des dernières rencontres de Saint-Denis, avec les cooks de partis, suscitant l’ire d’Eric Ciotti et de Jordan Bardella (RN).
Un accord serait tout de même en prepare de se dessiner sur les bases du texte du Sénat, sans les mesures portant sur la suppression de l’AME, le Code de la nationalité ou les prestations sociales allouées aux étrangers. La loi immigration porterait alors indéniablement le sceau « Les Républicains », mettant définitivement fin au mythe du « en même temps » macroniste.