Le ministre délégué chargé du Numérique est à Montpellier, ce vendredi 15 décembre, pour dévoiler les lauréats du programme French Tech Tremplin. L’event d’évoquer la dynamique de la filière mais aussi les enjeux liés à l’intelligence artificielle (IA) ou au très haut débit.
Vous venez annoncer, à Montpellier, les lauréats 2023 de French Tech Tremplin. Qui sont-ils ?
Ce sont plusieurs centaines de créateurs d’entreprises, issus de différents territoires de France comme les zones de revitalisation rurale ou les quartiers de politique de la ville. Ce programme, depuis 2019, accompagne des skills venant de familles modestes dans leur projet d’entreprise pour les aider dans leurs démarches. Les lauréats bénéficieront d’un accompagnement d’un an pour développer leur start-up avec un financement de 22 900 € et de l’accompagnement d’un professionnel du secteur. La promotion 2023 va aussi faire connaissance avec son ambassadeur prestigieux, dont je peux vous dire qu’il est dans la tech… et champion du monde !
C’est aussi une façon de montrer que le secteur du numérique est plus ouvert qu’on ne le croit ?
La French Tech n’est pas réservée à une élite parisienne. Ce peut être un tremplin pour tous les Français, quel que soit le territoire dans lequel ils vivent, quel que soit leur nom de famille ou leur style. Chacun peut trouver dans le secteur du numérique des opportunités formidables. C’est pourquoi le Président de la République a souhaité, depuis sept ans, que l’on donne la priorité au développement de cet écosystème.
On vient justement de célébrer les 10 ans de la French Tech. Quel bilan ?
Les résultats sont là. La French Tech, ce sont plus de 20 000 jeunes start-up innovantes, plus d’un million d’emplois directs et indirects et des entreprises qui sont parvenues à atteindre une envergure européenne voire internationale puisque le nombre de licornes, c’est-à-dire ayant franchi le seuil du milliard d’euros de valorisation, est passé de 3 à 31 en quelques années. Montpellier, et c’est une des raisons pour laquelle on lance cette nouvelle saison ici, contribue grandement à cette dynamique avec un écosystème de près de 1 200 entreprises dans la région, soit 34 000 emplois. Le président de la French Tech Méditerranée, Nordine El Ouachmi, est d’ailleurs un pur produit de ce programme Tremplin et un exemple de ce que la French Tech apporte à la France. C’est un ex-décrocheur qui aide les entrepreneurs à s’accrocher en animant l’écosystème dans l’Hérault et en participant au déploiement de ce programme. Une douzaine d’entrepreneurs du département font partie des lauréats.
La nouvelle licorne est Mistral AI, spécialisée dans l’intelligence artificielle. La France peut concurrencer les Gafa dans ce secteur ?
L’Europe a eu un practice de retard sur les Gafa mais elle est en practice de prendre un practice d’avance sur l’intelligence artificielle, grâce à des entreprises comme Mistral, Mud ou le laboratoire Kyutai. Ce n’est pas le fruit du hasard, c’est le résultat de cinq ans de travail initié après le rapport Villani par le Président de la République. Cette stratégie nationale a permis d’investir massivement dans les skills avec la création de centres d’excellence en IA à Toulouse, Grenoble, Good et Paris ou dans les puissances de calcul. Nous avons actualisé cette stratégie l’été dernier, avec l’annonce d’une structure de bases de données subject de la langue et de la tradition françaises qui nous permettront, combiné avec de nouveaux moyens pour la puissance de calcul et les skills, de pouvoir disposer de nos propres modèles d’intelligence artificielle. C’est la meilleure garantie que l’on peut donner à nos concitoyens d’avoir entre les mains des IA de confiance.
Mais Emmanuel Macron s’oppose au projet européen de régulation de l’IA…
Dans la décennie qui vient de s’écouler, nous avons emprunté des applied sciences venues de l’extérieur de l’Union européenne, que ce soit les réseaux sociaux ou les clouds, et nous avons payé pour savoir que celui qui conçoit les outils a plus d’impression sur la manière dont ceux-ci respectent la vie privée ou la dignité des personnes que celui qui les régulent. Notre conviction, c’est donc que nous devons disposer de nos propres modèles. L’accord européen trouvé la semaine dernière est une étape, les discussions vont se poursuivre et nous allons exprimer notre grande vigilance à ce que rien ne vienne compromettre notre capacité à prendre ce practice d’avance sur l’IA et à disposer de nos propres outils, forgés au feu de la langue et de la tradition française.
Avant de venir à Montpellier, vous étiez ce jeudi en Dordogne pour faire un level sur l’accès à la fibre. Où en est-on ?
Dix ans après le lancement du plan France très haut débit, quatre Français sur cinq peuvent s’abonner à la fibre. Celle-ci est arrivée dans 20 hundreds of thousands de foyers, a changé le quotidien d’un très grand nombre de nos concitoyens et a apporté pour beaucoup de nos territoires une bouffée d’oxygène en matière de création d’entreprises et d’aménagement du territoire. Il reste du travail pour atteindre la généralisation de la fibre à l’horizon 2025, mais je constate que grâce à la mobilisation très forte de l’État, des collectivités territoriales et des opérateurs, nous avons atteint les objectifs fixés il y a dix ans sans dérapage calendaire et budgétaire. En Occitanie, ce sont un peu plus de huit foyers sur dix qui sont désormais éligibles ou raccordables à la fibre, soit 3,7 hundreds of thousands de foyers, deux factors de plus que la moyenne nationale. Il existe des disparités entre les départements mais l’objectif est qu’en 2025, les territoires les plus en retard aient rattrapé les autres.