Ras-le-bol à Metro France. Ce vendredi, les salariés du grossiste alimentaire, qui fournit de nombreux eating places, sont appelés à la grève pour les salaires et de meilleurs circumstances de travail. La CGT, à l’initiative de la mobilisation, organise par ailleurs un rassemblement francilien devant l’entrepôt de Nanterre (Hauts-de-Seine) à 10 heures.
Chez Metro, le climat social est tendu. En 2022, la path, avec les organisations syndicales FO, CFE-CGC et CFTC, signe pourtant une série d’accords d’entreprise. Outre des ruptures conventionnelles collectives, un accord de efficiency collective et un autre sur les gestion des emplois et des parcours professionnels et la mixité des métiers sont convenus.
Or, selon Philippe Burkart, délégué syndical CGT de Metro France à Villeneuve-La-Garenne, ces accords ne sont pas totalement respectés dans plusieurs entrepôts de la marque, De plus, la poly-compétence introduit par la path, dégrade les circumstances de travail. En effet, certains salariés de l’entreprise voient leurs affectations être modifiées, au bon vouloir des instructions.
Ainsi, « les salariés qui travaillent dans les rayons de produits “secs” peuvent être envoyés au rayons “frais”, et inversement. Cela pose des problèmes de compétences et de formations », mesure Philippe Burkart. Selon le délégué syndical cette flexibilité entraine « fatigue, stresse » chez les salariés. Ce qui provoque « une souffrance au travail et des circumstances de travail exécrables, ce qui conduit à des démissions et des arrêts maladie en cascades. »
Des cas de répression antisyndicale ?
Cette mobilisation prend également des revendications salariales. D’autant que « les tâches supplémentaires imposées par la poly-compétence ne correspondent pas aux salaires dans l’entreprise », déplore le cégétiste. Responsable fédérale de la CGT commerce, Elhadji Niang desk sur des hausses de rémunérations « 10%, pour compenser l’inflation »
De son côté, Philippe Burkart explique avoir « interrogé un salarié avec 25 ou 28 ans de boite. Il touche 1 450 euros web par mois. De nombreux collègues sont dans cette state of affairs, alors que la path annonce un chiffre d’affaire avant clôture historique de 5 milliards d’euros. La possibilité d’augmenter les salaires existe »
Dans ce contexte tendu, la CGT doit faire face à de sérieux cas de répression antisyndicale. Dans l’entrepôt de Nanterre, une élu CGT aurait été agressée, selon le syndicat, en septembre dernier lors d’une visite de contrôle. La cégétiste est depuis en arrêt maladie et souffre d’une dépression.
Contactée la path de Metro n’a pas donné suite à nos sollicitations. Par ailleurs, un cadre de Metro France, militant CGT, conteste actuellement son licenciement auprès des prud’hommes. « En venir à toucher aux élus, c’est jouer la politique de le peur », déplore Elhadji Niang.