L’écrivain Frédéric Beigbeder a été placé en garde à vue ce mardi 12 décembre au commissariat de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Âgé de 58 ans, installé depuis plusieurs années au Pays basque, il est entendu dans le cadre d’une enquête préliminaire, a déclaré à l’AFP le procureur Rodolphe Jarry, confirmant une data du journal La République des Pyrénées.
En fin d’après midi, l’écrivain a été libéré de sa garde à vue. « Je remercie les effectifs du commissariat de Pau de m’avoir accueilli dans leurs locaux. Deux réserves, cependant : le poulet au curry était sec, et ma voiture s’est retrouvée à la fourrière le temps d’une garde à vue de quelques heures à peine. Il manque décidément un parking devant ce commissariat », a-t-il ironisé dans un communiqué provoquant, crachant aux visages de la plaignante et de toutes les victimes de violences sexuelles.
Une plainte déposée par une jeune femme pour viol
Si le magistrat n’a pas précisé le motif de cette garde à vue, indiquant seulement qu’il ne s’agissait pas d’une affaire de stupéfiants, France Data a révélé qu’une plainte avait été déposée cet été contre l’écrivain par une jeune femme. Celle-ci affirme avoir eu une première relation sexuelle consentie avec Frédéric Beigbeder puis une seconde non consentie, au cours de la même nuit.
En 2008, Frédéric Beigbeder avait en effet été arrêté en plein Paris pour consommation et détention de cocaïne. Il avait fait son mea culpa en juin 2022 dans une tribune publiée dans l’Obs, où il disait avoir « dit adieu à la coke », devenue « une drogue de vieux ringards », et « écrire gentle, sobre et à jeun ».
Des propos misogynes
« Chaque femme que je croise est scannée systématiquement au rayon x, je veux dire transformée en movie x de manière instantanée », écrit Frédéric Beigbeder dans son dernier roman Confession d’un hétérosexuel légèrement dépassé, publié aux éditions Albin Michel en 2023. Ce n’est pas la première fois que l’écrivain fait polémique.
Début 2020, lors de l’affaire Matzneff, il avait, sur Europe 1, défendu l’écrivain visé par une enquête pour viols sur mineur de moins de 15 ans, en soulignant qu’il ne peut « pas enfoncer quelqu’un qui est déjà à terre et qui fait l’objet d’une chasse à l’homme ». L’auteur de 99 francs a souvent côtoyé Gabriel Matzneff.
Dans une émission de 1995, les deux hommes, accompagnés du présentateur Thierry Ardisson, plaisantaient sur les « filles de 12 ans et demi » avec qui ils pourraient avoir envie de passer la nuit. La même année, toujours dans une chronique sur Europe 1, il se moquait des intervenantes de la cérémonie des Césars, parmi lesquelles figurent Florence Foresti et Adèle Haenel, qu’il désignait alors comme une « meute de hyènes en roue libre », après leurs critiques à l’encontre de Roman Polanski.