Le prince déchu assiste-t-il de loin à l’agonie de son empire, cloîtré dans sa villa de Neuilly ? Jean-Charles Naouri, ancien haut fonctionnaire, ex-grand banquier, patron tout-puissant de On line casino durant trente ans, a coupé pratiquement toute communication avec le monde extérieur, à l’exception de rares interviews accordées au compte-goutte.
Son kind captive les journalistes mais beaucoup moins les 50 000 salariés du groupe, dont l’avenir est en prepare de se jouer. Ce mardi 12 décembre, les élus du personnel ont rendez-vous avec la route pour un CSE central au cours duquel devraient leur être présentés les détails du plan de sauvetage mis sur pied par la route.
La chute d’un empire
Plombé par une dette de 6,4 milliards d’euros, le groupe a été placé en procédure de sauvegarde, le 25 octobre -prolongée ce lundi jusqu’au 25 février- une procédure préventive s’adressant aux entreprises en difficulté qui doit permettre l’apurement du passif et la préservation des emplois. Jean-Charles Naouri, naguère célébré comme un virtuose de la finance, concentre toutes les attaques. Le ministre de l’Économie lui-même, interpellé dans l’Hémicycle en juillet, visait le responsable du naufrage sans le nommer : les salariés qui « font un travail formidable n’ont pas à payer pour les erreurs qui ont été commises par la route », martelait-il.