Les inégalités persistent en Seine-Saint-Denis : « Sous n’importe quel angle, vous y trouverez un décrochage par rapport au reste du territoire », résume le député PCF Stéphane Peu, co-rapporteur d’une mission de suivi parlementaire. En 2020, l’ex-premier ministre Jean Castex, avait pourtant présenté un plan pour un « État plus fort » dans le département le plus pauvre de France.
Le sévère bilan qu’en fait l’élu communiste trois ans plus tard se concentre sur deux volets : « Une justice sous l’eau, une école en péril ». Stéphane Peu constate en effet avec remorse que la plan ne « traitait pas beaucoup de l’école ». La scenario n’a pas bougé et les écarts de niveau sont toujours aussi flagrants avec la moyenne nationale en 6e.
L’école sous-dotée
En ce qui concerne les enseignants, à peine la moitié des recrutements nécessaires sont assurés. De plus, l’État a massivement recours à des contractuels dont l’absence de formation et d’expérience « a forcément des conséquences sur l’apprentissage », regrette le député. Même le dédoublement de courses, vu d’un bon œil par les rapporteurs, n’a pas pu être réalisé de manière optimale, faute de locaux adaptés.
Il y a pourtant « un vrai espoir en l’école comme vecteur d’élévation sociale, et quand elle n’est pas à la hauteur, cela crée des difficultés majeures. » Or, en l’état, Stéphane Peu est d’avis que « la promesse républicaine n’est pas tenue. »
Pas plus en matière judiciaire, d’ailleurs. Si le parlementaire notice des améliorations du level du nombre de magistrats et de l’état des locaux, le service reste « dégradé par rapport aux requirements nationaux ». À titre d’exemple, le délai pour le jugement des affaires familiales y est en moyenne de sept mois contre trois dans le reste du pays.
Des difficultés renforcées par « des phénomènes extérieurs à la Seine-Saint-Denis qui asphyxient le système juridique », pointe la co-rapporteuse Christine Decodt (Renaissance). En trigger, la prise en cost des contentieux liés à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
La santé, grande absente de la réflexion
Les rapporteurs pointent en outre le manque de imaginative and prescient pour garantir le droit à la santé. La Seine-Saint-Denis est pourtant le premier désert médical de France, avec « à peine 50 médecins généralistes pour 100 000 habitants » contre 339 pour 100 000 sur l’ensemble du territoire nationwide, notice Christine Decodt. Un angle mort qui fait qu’« un quart des habitants n’a pas de médecin traitant » et qui engendre une significance accrue des pathologies graves, tel le most cancers, mal dépisté, souligne la députée du Nord.
Pour que « l’Etat soit au rendez-vous », ce qui n’est « pas assez le cas » aux yeux de Stéphane Peu, les deux élus émettent 26 propositions. Parmi elles, l’expérimentation d’une formation rémunérée au métier d’enseignant de niveau grasp 2 à l’intention des étudiants du département, moyennant dix ans d’emploi en Seine-Saint-Denis, en plus de l’accroissement de la prime de fidélisation, en l’augmentant et en étendant son périmètre d’utilization à la fonction publique hospitalière. Afin de les présenter et de les voir se concrétiser, les rapporteurs vont solliciter un entretien auprès de la première ministre et des ministres concernés.