Afficher des chiffres en baisse à tout prix. La hausse du chômage, qui devrait encore s’accentuer dans les mois à venir, d’après les derniers chiffres de l’Insee, semble déclencher une certaine fébrilité au sein de l’exécutif, qui multiplie ces derniers jours, dans l’urgence, les annonces antisociales. Dernière idée sortie du chapeau, selon une info de l’hebdomadaire La Tribune : une réforme des ruptures conventionnelles.
Ce dispositif, né en 2008 à l’situation d’un accord entre syndicats et patronat, permet à l’employeur et au salarié en contrat de travail à durée indéterminée de convenir d’un commun accord des situations de rupture du contrat qui lie les deux events. Contrairement aux démissions, les ruptures conventionnelles permettent au salarié de bénéficier d’une ouverture de droits à l’assurance chômage et de percevoir des indemnités. Entre 2017 et 2022, leur nombre est passé de 395 151 à 503 526, selon les chiffres communiqués par le ministère du Travail, soit une hausse de 27,4 % en cinq ans.
Échappatoire pour les salariés en souffrance
Là où des specialists voient l’expression d’un réel besoin et une échappatoire pour de nombreux salariés en souffrance au sein de leur entreprise, en limitant les risques de basculement dans la précarité, le gouvernement ne verrait, selon les propos d’un ministre relayés par La Tribune, que les « effets pervers » de ce dispositif, qui contribuerait à grossir les rangs des demandeurs d’emploi en pesant sur les funds de l’État.
La même logique de déni du réel est à l’œuvre dans la proposition formulée, en fin de semaine dernière, par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui a affirmé souhaiter une baisse de la durée d’indemnisation chômage pour les plus de 55 ans, de 27 mois à 18 mois, faisant fi de l’extrême difficulté, largement documentée, pour les seniors de trouver un emploi sur le marché du travail.
Autant de propositions qui s’inscrivent dans une longue liste de mesures de casse sociale visant à accroître la pression sur les travailleurs, résumée par cette avocate sur X (ex-Twitter).