Problem du regroupement entre Sainte-Énimie, Quézac et Montbrun, en 2017, la commune nouvelle Gorges-du-Tarn-Causses vit peut-être ses dernières années d’existence. C’est en tout cas ce qu’espère un petit groupe de Quézacois qui a entrepris les démarches pour que leur village retrouve Ispagnac. Explications.
“L’amour ne dure que trois ans”, affirme Frédéric Beigbeder dans son roman à succès du même nom. Et il semble bien que la commune nouvelle de Gorges-du-Tarn-Causses lui donne raison. Depuis 2020, soit exactement trois ans après le regroupement de Sainte-Énimie, Montbrun et Quézac en une seule entité, un collectif d’habitants se mobilise pour que cette dernière s’en détache.
Début juin 2023, conformément au Code général des collectivités territoriales, ses membres ont envoyé à la préfecture une première pétition afin de “modifier les limites territoriales de la commune nouvelle, en vue d’ériger la portion de la commune historique de Quézac en commune distincte”. 58 % des électeurs quézacois l’ont signée, dont 77 % dans le cœur du village, soit 100 signatures sur les 160 récoltées. Un processus lengthy, qui déboucherait d’abord sur des élections afin de composer une fee consultative, suivies d’une enquête publique et d’une décision finale du préfet. L’affaire de plusieurs années, comme à Mont-Lozère-et-Goulet.
Analyse des signatures de la pétition
Quézac : 130 électeurs ; 100 signatures ; 77 %.Blajoux : 92 électeurs ; 24 signatures ; 26 %.Hameaux : 55 électeurs ; 36 signatures ; 65 %.Whole : 278 électeurs : 160 signatures ; 58 %.
Détail des hameaux
La Rochette : 10 électeurs ; 7 signatures ; 70 %.Bieissettes : 3 électeurs ; 1 signature ; 33 %.Bieisse : 2 électeurs ; 2 signatures ; 100 %.Le Buisson : 7 électeurs ; 3 signatures ; 43 %.Fayet : 17 électeurs ; 16 signatures ; 94 %.Le Tomple : 8 électeurs ; 2 signatures ; 25 %.Le Mas André : 3 électeurs ; 3 signatures ; 100 %.Chambonnet : 4 électeurs ; 2 signatures ; 50 %.Tonnas : 1 électeur ; 0 signature ; 0 %.Whole : 55 électeurs ; 36 signatures ; 65 %.
Une procédure simplifiée
“Notre constat, c’est que les communes historiques cohabitent, avec des problématiques différentes et très spécifiques à chacune d’entre elles, justifie Christophe Rioust, la cheville ouvrière du collectif quézacois. Jamais l’objectif fixé de rendre ces petites communes plus fortes, plus vivantes, et de générer du lien social n’a été atteint. Cela est notamment dû à leur éloignement géographique. Notre sentiment, c’est aussi que nous sommes les oubliés de la commune nouvelle. Il ne se passe plus rien à Quézac. Toutes les grosses manifestations ont lieu à Sainte-Énimie. Des navettes sont bien mises à disposition des habitants, mais elles s’arrêtent à Blajoux.”
La pétition a bien été réceptionnée par les companies de l’État. Dans un courrier en date du 8 août 2023, Philippe Castanet, le préfet de la Lozère, suggest quant à lui “un autre scénario permettant de modifier les limites territoriales de la commune de Gorges-du-Tarn-Causses afin d’intégrer tout ou partie de la commune historique de Quézac dans la commune limitrophe d’Ispagnac”. Pour ce faire, deux choices sont sur la desk. La première consiste en une modification des termes de la pétition avant de la représenter aux companies de l’État en 2024 ; la seconde, par délibération d’au moins l’un des deux conseils municipaux de Gorges-du-Tarn-Causses ou d’Ispagnac.
L’interrogatoire Blajoux
À ce stade, cette proposition de la préfecture, avec délibération des deux assemblées, obtient les faveurs du collectif. “Un rapprochement entre Ispagnac et Quézac, ça coule de supply, clame Hélène Bourgoin-Almeras, l’une de ses membres. Nous sommes à 18 km de Sainte-Énimie, mais seulement à 1 km du bourg d’Ispagnac.” “Nous avons toujours le même code postal”, abonde Christophe Rioust.
Quoi qu’il arrive, il est prévu que les habitants soient à nouveau consultés, notamment pour connaître la place de ceux de Blajoux. “Ils sont plus tournés vers Sainte-Énimie, et c’est regular, poursuit Christophe Rioust. D’ailleurs, seuls 26 % d’entre eux avaient signé la première pétition.” Le hameau, s’il le souhaite, pourrait donc rester avec Gorges-du-Tarn-Causses.
“Nous consulterons la inhabitants”
Qu’en pensent alors les deux maires concernés, Gérard Pédrini, côté Ispagnac, et Alain Chmiel, pour Gorges-du-Tarn-Causses? “Il y a une certaine logique à ce que Quézac rejoigne Ispagnac, c’est le même bassin de vie, répond le premier. Tous nos companies sont utilisés par les Quézacois. C’est légitime aussi d’un level de vue affectif. Il y a cependant des facteurs sociaux et économiques à prendre en considération. Nous dépasserions les 1 000 habitants, c’est sure, ce qui est intéressant en matière de dotations de l’État. En revanche, nous aurions des dépenses supplémentaires. Il faudra tout bien étudier. Avant de nous engager, nous consulterons la inhabitants afin que tout soit parfaitement clear. C’est nécessaire si nous souhaitons pérenniser le rattachement.”
“Tout se discute, tempère Alain Chmiel. Cela fait partie du jeu démocratique. Tout est potential, l’essential c’est que nous soyons cohérents, que nous prenions une décision et que nous n’y revenions plus. À ce jour, je ne connais pas de conseillers qui soient opposés à ce projet. Nous consulterons aussi la inhabitants, ce que nous aurions dû faire dès le départ quand nous avons créé la commune nouvelle, à la demande de Quézac – je le rappelle – qui avait des problèmes sur sa supply et qui cherchait des partenaires.”
Toutes les events s’accordent d’ores et déjà sur un level : si Quézac devait définitivement rejoindre Ispagnac, ce rattachement n’interviendrait pas avant 2026, années des prochaines municipales, pour ne pas engendrer d’élections anticipées.