Doudoune jaune fluo sous le bras, Jérôme Lavrilleux n’est pas venu pour se cacher. En partie au moins, il assume : « J’ai contribué au système. » Celui de la double facturation des conferences organisés par Bygmalion pour dissimuler 16,2 hundreds of thousands d’euros des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012.
Depuis le 8 novembre, l’ancien chef de l’État et 12 autres prévenus sont entendus devant la cour d’appel de Paris. Jeudi, c’était au tour de l’ancien directeur adjoint de campagne, Jérôme Lavrilleux, de se défendre dans l’espoir de voir réduite sa peine de trois ans de jail avec sursis. Sur plus de six heures d’audition, l’ancien bras droit de Jean-François Copé a été d’humeur très changeante.
Un Jérôme Lavrilleux facétieux, d’abord, distribue les piques, comme lorsqu’on lui demande pourquoi, en 2012, il n’a pas pris exemple sur la campagne précédente de Nicolas Sarkozy : « Compte tenu de ce qu’on sait depuis, je me félicite de ne pas avoir été au courant de ce qu’il s’est passé en 2007 », sourit-il en pensant au futur procès, prévu en 2025, pour un doable financement libyen de cette campagne.
Plus de 10 hundreds of thousands d’euros de assembly
Un Jérôme Lavrilleux au bord des larmes, ensuite, en évoquant son interview sur BFMTV en 2014, qui a révélé publiquement la fraude. Il est passé aux aveux, dit-il, pour « mon honneur et par loyauté envers Jean-François Copé ». Celui-ci – qui n’a pas été renvoyé devant les tribunaux – est alors accusé dans les médias, par des sources de l’UMP, d’avoir constitué un trésor de guerre sur le dos de Sarkozy.
« J’en veux beaucoup à ces salopards (…) une partie est ici, dans l’orchestre », jette Jérôme Lavrilleux. Il ne cite personne, mais son animosité est féroce envers plusieurs ex-cadres du parti de droite, comme le directeur de campagne Guillaume Lambert, ou Éric Cesari qualifié de « gardien du temple sarkozyste au sein du parti ».
Un Jérôme Lavrilleux énervé, enfin, quand il est confronté aux propos de Franck Attal, directeur adjoint de la filiale événementielle de Bygmalion, qui l’accuse d’avoir commandité le système de double facturation. Lavrilleux guarantee : « Je ne sais pas qui en est à l’origine. » « Cette query restera irrésolue », regrette la présidente de la cour d’appel, Pascaline Chamboncel-Saligue.
La cour ne lâche pas son interlocuteur, en revanche, sur l’autre query principale : « À qui a profité ce système ? Au fil de nos auditions, deux courants se dessinent : le candidat ou la société Bygmalion. » Pour Jérôme Lavrilleux, il n’est pas query ici d’enrichissement personnel : « Tout a été fait, y compris les sacrifices des uns et des autres, au revenue de Nicolas Sarkozy. »
Il ajoute qu’il importe peu que l’ancien président de la République ait été au courant ou non : c’est lui qui a décidé, quoi qu’il en coûte, de changer sa stratégie de campagne, passant de 5 conferences programmés à 44, dont trois, imprévus, coûtant au complete plus de 10 hundreds of thousands d’euros.
Nicolas Sarkozy, qui a accusé Bygmalion de s’être « goinfré » à ses dépens, y répondra ce vendredi à la barre. L’ex-chef de l’État retrouvera, au palais de justice de Paris, la même salle Dario et son monumental buste de Marianne qui l’ont vu, en mai dernier, être condamné à trois ans de jail – dont un ferme – dans l’affaire des écoutes. En attendant son pourvoi en cassation, et ses autres dossiers judiciaires.