Même si l’inquiétude quant au type des représentations théâtrales en direct persiste, Broadway célèbre sa troisième saison depuis sa réouverture après la pandémie de COVID-19, avec une programmation dominée une fois de plus par les comédies musicales.
La nouvelle saison comprend des succès de longue date comme « Hamilton », des reprises de classiques comme « Merrily We Roll Alongside », de nouvelles diversifications musicales d’œuvres non musicales comme « Days of Wine and Roses » et même « Right here We Are », la dernière comédie musicale. par Stephen Sondheim.
Malgré leur place centrale dans le théâtre d’aujourd’hui, les comédies musicales sont souvent considérées comme une pièce de seconde classe par rapport à ce qui est considéré comme un théâtre légitime, comme « Hamlet » de William Shakespeare ou « La mort d’un commis voyageur » d’Arthur Miller. Dans ces deux œuvres, la musique ne joue que peu ou pas de rôle.
Mais les comédies musicales ont été la forme de théâtre dominante dans toutes les cultures et pendant la majeure partie de l’histoire, y compris dans la Grèce vintage, berceau du théâtre.
Musique, paroles et chansons
Mes recherches portent sur les tragédies et comédies de la Grèce vintage et de Rome. Bien qu’il n’existe aucune partition de ces pièces originales, un nombre remarquable d’indices sur le son du théâtre vintage peuvent être trouvés dans les textes survivants des pièces et dans d’autres sources.
Les preuves révèlent que les pièces de théâtre de la Grèce vintage et de Rome étaient résolument des affaires musicales.
Par exemple, à un endroit bien en vue pendant la représentation se tenait un joueur de « aulos », un instrument à vent bruyant et strident composé de deux tuyaux joués simultanément. Les acteurs et les chœurs ont chanté lors de leurs performances avec l’accompagnement de cet instrument.
Tout comme dans les comédies musicales modernes, les éléments importants qui faisaient que les pièces fonctionnaient étaient l’utilisation par les acteurs des mots parlés et chantés.
La chanson lamentable d’Œdipe
Considérez « Œdipe le roi » de Sophocle, considéré par beaucoup comme la tragédie grecque par excellence, et souvent enseigné et joué comme un drame sans musique. L’intrigue et le message de la tragédie sont profonds et troublants.
Bien qu’Œdipe atteigne les sommets de la réussite humaine et devienne un dirigeant admiré de la ville de Thèbes, il ignore qu’il a assassiné son père et épousé sa mère. Lorsqu’il apprend la vérité, il s’aveugle et demande à être chassé de la ville.
La musique fait une grande partie du travail pour rendre cette pièce puissante efficace.
Des indices dans le texte d’Œdipe roi suggèrent que lors de sa première interprétation vers 430 avant JC, un peu moins d’un cinquième des vers étaient chantés ou scandés avec l’accompagnement de l’aulos.
La plupart des passages de la pièce accompagnés de musique sont chantés par le chœur. Loin de simples intermèdes, les chants du chœur expriment des thèmes clés tant dans leurs paroles que dans leur musique.
Lorsque le chœur entre pour la première fois, par exemple, ils chantent des prières majestueuses comme celle dans laquelle ils s’adressent à l’oracle d’Apollon :
Oracle à la voix douce, envoyé par Zeus, dis-moi, quel est ton message ?
Mais plus tard dans la chanson, leur rythme devient moins assuré lorsqu’ils passent de la prière au désespoir face à la peste qui afflige leur ville :
Ô mon Dieu, je supporte d’innombrables labeurs !
Contrairement aux chants émouvants du chœur, Œdipe ne chante pas pendant la majeure partie de la pièce dans sa tentative de garder le contrôle face à des révélations toujours plus menaçantes.
Le contraste devient plus frappant lorsque le chœur, en chantant, défend le beau-frère d’Œdipe contre une accusation selon laquelle il complote pour conquérir le trône :
Ne frappez pas en déshonneur, sur une accusation peu claire, un être cher qui a prêté serment.
Alors Œdipe répond, parlant et ne chantant pas :
Sachez bien que lorsque vous cherchez cela, vous cherchez pour moi la mort ou l’exil de ce pays.
Œdipe cède plus tard au souhait du chœur, mais son refus de participer à leur représentation musicale reflète à la fois sa réticence et sa détermination à rester aux commandes.
Mais quand Œdipe rencontre un désastre et type de son palais après s’être aveuglé, il chante dans sa détresse, et il apparel l’consideration sur le changement de son mode d’interprétation en s’adressant à sa voix désormais incontrôlée :
Oh, Oh, comme je suis malheureux. Où diable vais-je ? Où ma voix s’envole-t-elle de manière incontrôlable ? Oh, ma fortune, où as-tu sauté ?
Contrairement aux scènes précédentes, c’est désormais le chœur qui parle, prenant ses distances avec son roi déchu :
Vers un endroit épouvantable, intolerable à écouter ou à voir.
Les productions récentes de théâtre grec ont suivi les indices textuels de la musique fournis dans les textes, avec des chœurs et des acteurs alternant des performances parlées non accompagnées avec des vers chantés, accompagnés de l’aulos ou d’autres devices.
Il convient de noter les performances en grec ancien à Columbia/Barnard et en traduction anglaise à l’Université du Vermont. Ces représentations montrent à quel level le théâtre grec a des factors communs avec le théâtre musical moderne à Broadway et dans le monde d’aujourd’hui.