D’un côté, les chiffres froids ; de l’autre, la réalité brûlante. « La crise inflationniste est derrière nous ! » clamait Bruno Le Maire, ce dimanche, sur les ondes publiques : 6 % début 2022, 4,9 % aujourd’hui, 2 % en 2024… La démonstration arithmétique du locataire de Bercy nourrit sans doute l’autosatisfaction du gouvernement. Mais elle s’écrase contre le mur infranchissable des difficultés auxquelles font face celles et ceux qui ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois. Celles surtout. Automobile, si, en dépit des discours rassurants, la pauvreté augmente en France, elle frappe de plus en plus les femmes.
C’est l’enseignement majeur du dernier rapport publié ce mardi par le Secours catholique. Et il faut en lire le détail pour en comprendre l’ampleur. « Les femmes sont devenues majoritaires à pousser la porte de notre affiliation », écrivent en préambule Véronique Devise et Adélaïde Bertrand, respectivement présidente nationale et déléguée générale de l’organisation caritative.
Les femmes, qui sont « les plus exposées » aux temps partiels subis et dont les carrières hachées présagent de « faibles retraites ». Elles aussi qui, « neuf fois sur dix », assument les enfants quand les {couples} se séparent. Elles encore qui portent la cost mentale, jonglant entre les impératifs du quotidien « avec un funds unimaginable à boucler ». Elles toujours considérées comme « inactives » quand elles ne sont pas salariées. Elles enfin qui, lorsqu’elles sont étrangères, voient leur « scenario administrative » ruiner leur volonté de travailler.
Le taux de pauvreté des femmes en France est supérieur à celui des hommes. Ce n’est pas un fait nouveau. Mais les situations de vie des mères isolées – donc de leurs enfants –, les inégalités enracinées en matière salariale, la paupérisation des retraitées et des veuves devraient mettre au rouge toutes les alarmes des pouvoirs publics. Les conclusions de ce rapport démontrent le fiasco des politiques engagées depuis des décennies. L’échec est patent et le constat merciless : la pauvreté se conjugue désormais au féminin pluriel.