La présentation du projet de loi de funds pour 2024 aurait dû être l’event de faire un level concernant l’avancement de la politique publique d’aide à la transition énergétique si… le recours au 49.3 ne l’avait escamoté.
Récemment on avait pris conscience que la dégradation de l’environnement et l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère frappaient inégalement les catégories sociales. On mesure désormais que l’motion pour limiter les conséquences de ces fléaux écologiques risque de doubler ces inégalités. La cost financière que représente la mise aux normes de toute forme d’énergie, 60 à 70 milliards d’euros d’investissement publics et privés par an, pesant proportionnellement plus lourdement sur les budgets des ménages les plus modestes. Acheter une voiture électrique et s’équiper d’une borne de recharge individuelle, ou faire procéder à la rénovation énergétique de son logement (isolation des murs, du toit, changement du mode de chauffage…) représentent une dépense hors de portée pour une majorité de ménages.
Si les aides octroyées par la puissance publique ont augmenté et tenu un peu plus compte des revenus des ménages, ce qui est vital c’est le « reste à cost » c’est-à-dire la différence entre ce que les ménages financent par apport personnel et les aides auxquelles ils peuvent prétendre. L’étude publiée il y a quelques jours, par l’Institut de l’Économie pour le Climat (I4 CE), un institut de recherche qui contribue par ses analyses au débat sur le changement climatique, dévoile que pour la rénovation d’une maison individuelle et l’achat d’une voiture électrique neuve, ainsi que d’une borne de recharge, le montant maximal des aides est passé depuis 2008 de 20 000 à 50 000 euros. À logement donné, c’est-à-dire pour la rénovation et l’achat d’un même sort de biens, les aides sont certes deux fois plus élevées pour les 30 % de ménages les plus modestes que pour les 20 % les plus aisés. Mais pour les 10 % de ménages les plus modestes ce qui reste à financer représente 10 ans de revenus contre moins d’un an pour les ménages aisés. Pour l’acquisition d’un véhicule électrique et de sa borne il reste à débourser, une fois les aides obtenues de 10 000 à 40 000 euros. Intolerable !
À ces facteurs il faut ajouter les difficultés liées à la conjoncture. Le retour de l’inflation que connaît depuis 2022 l’économie française, représente un réel défi pour contrer le réchauffement climatique. D’un level de vue macro-économique la hausse des taux d’intérêt a renchéri le coût des investissements et a placé les budgets publics sous contrainte forte. Une hausse des taux d’intérêt qui met à mal la capacité des ménages à entreprendre les investissements nécessaires à la transition, en pesant lourdement sur leur pouvoir d’achat.
Le coût du financement augmentant, cette augmentation rend les investissements en faveur de la transition énergétique moins rentable et de ce fait plus difficiles tant à réaliser qu’à obtenir. S’il n’y a pas si longtemps la France connaissait l’un des prix les plus bas du kWh, les Français – sans avoir pourtant abusé de la scenario – sont aujourd’hui hélas promis à des sacrifices. Le prix de l’énergie va augmenter. Tel est bien le problème auquel se heurte la transition énergétique face à laquelle aucun plan gouvernemental ne semble avoir été véritablement élaboré.