Heureusement que le service public de l’électricité existe toujours et que ses brokers répondent présents. C’est en substance ce que la CGT mines et énergies a souligné ce jeudi, dans un communiqué. Alors que près d’un million de foyers étaient privés de courant en Bretagne (575 000) et en Normandie (315 000) en milieu de journée, 3 000 salariés et prestataires d’Enedis étaient mobilisés, selon la path de la société publique, « avec les moyens logistiques adaptés, dont 300 groupes électrogènes et 30 hélicoptères », pour parer aux énormes dégâts causés par la tempête Ciaran.
Selon Enedis, leurs interventions ont permis de réalimenter un quart des foyers bretons touchés. Les brokers en tenue bleue de la compagnie gestionnaire des réseaux de courant de proximité étaient à pied d’œuvre pour réparer les premiers dommages enregistrés en Nord-Pas-de-Calais.
Des valeurs humanistes et de solidarité
« Souvent appelés à intervenir pour rétablir des conditions catastrophiques, les brokers du service public de l’énergie répondent toujours présents quelles que soient les situations climatiques, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Cet engagement pour faire vivre le service public de l’énergie et organiser la réponse aux besoins des usagers est ancré par des valeurs humanistes et de solidarité », souligne la fédération CGT de l’énergie. Une mobilisation qui n’est pas neutre pour les brokers : « (Ces événements) ont aussi des impacts importants sur les situations de travail des brokers du service public de l’énergie confrontés bien souvent à devoir s’employer aux risques de leur vie. »
Le syndicat appelle donc à préserver cette power : « Le service public de l’énergie n’a pas de prix dans ces moments où le pays subit le passage de la tempête Ciaran. L’avenir du service public de l’Énergie doit être une préoccupation majeure pour que demeure et perdure le service public rendu à la nation et aux usagers, pour l’intérêt général. »
Un réseau « haché menu »
Les autorités de tutelle des brokers entendront-elles l’appel ? La visite au centre de crise d’Enedis, dans le quartier de La Défense vers 20 heures, d’Agnès Pannier-Runacher, démontre que la ministre de la Transition énergétique a bien compris l’significance de la mobilisation des techniciens s’occupant des réseaux. Quant à la path d’Enedis, elle en a bien conscience. Le nombre de personnes touchées par des coupures d’électricité a été, en Bretagne et en Normandie, « jusqu’à trois fois supérieur à ce qui a été considéré comme étant la tempête du siècle, c’est-à-dire les tempêtes Lothar et Martin de 1999 », a déclaré jeudi lors d’un level presse la présidente d’Enedis Marianne Laigneau. « Dans certains endroits en Bretagne et en Normandie, le réseau a été haché menu », a-t-elle ajouté, qualifiant l’événement d’« exceptionnel voire hors norme ».
D’autres brokers du service public étaient sur le pont dès avant les premières tourmentes de la tempête Ciaran : Les cheminots de la SNCF. Après avoir annulé le trafic ferroviaire sur l’ensemble des lignes TER des régions Bretagne,Pays de la Loire, Normandie et Centre-Val de Loire, en prévision des vents violents, les cheminots de SNCF réseau sont intervenus jeudi sur plusieurs dizaines d’incidents, « essentiellement liés à des chutes d’arbres et de branches qui se sont envolées et sont tombés sur les voies ou sur les caténaires », a indiqué le groupe public.
« Des disjonctions d’alimentation électrique impactant les caténaires et les installations de sécurité (passages à niveau et postes d’aiguillage) », ont été constatées, principalement sur des lignes fermées au préalable. La SNCF a mobilisé « près de 4 000 brokers de SNCF Réseau et 150 trains de reconnaissance pour recenser les dégâts et procéder aux réparations des caténaires endommagées, déblayer et nettoyer les voies », a indiqué le groupe, qui envisageait un retour du service vendredi.