Promue secrétaire générale de la préfecture des Alpes de Haute-Provence et sous-préfète de Digne-Les-Bains, Chloé Demeulenaere fait le bilan de deux années marquées par une forte présence dans les quartiers.
Vous quittez le Gard après deux années intenses. Quels souvenirs garderez-vous ?
Celui d’un territoire ultra-contrasté. C’est ce qui m’a marquée quand je suis arrivée. La mer, la montagne… les quartiers. J’exerçais auparavant en Lozère (sous-préfète à Florac, NDLR). Ici, dans le Gard, j’ai eu une mission de secrétaire général adjointe classique, qui serait l’équivalent d’un DGS, en cost de l’administration interne, et des missions family members à la Politique de la Ville, qui concerne les quartiers prioritaires. En venant de Lozère, dans ce milieu très urbain, je me sentais un peu comme Un indien dans la ville (rire). Je me suis lancée dans cette mission et j’ai essayé de comprendre au most le quotidien des habitants et leurs besoins.
Vous avez été une sous-préfète de terrain. Très présente, justement, dans les quartiers. C’est essential, selon vous, pour être plus dans la réalité ?
Il y a mille façons d’exercer ce rôle. Moi, je pense qu’il faut être dedans pour se rendre compte. Si on parle du renouvellement urbain et que l’on traite l’habitat dégradé depuis son bureau en préfecture, ce n’est pas la même selected que quand on est dans les sous-sols, dans la galerie Wagner ou qu’on se fait inviter à boire un café chez des habitants. Là, on touche du doigt la problématique. Et puis, subjectivement, il y a une forme d’attachement qui se crée. Mon nouveau poste est une superbe opportunité professionnelle, mais je quitte aussi des gens que j’aime.
Dans les quartiers, vous avez dû traiter des dossiers sur le lengthy terme, comme l’habitat, comme de l’urgence, avec les fusillades mortelles du mois d’août. Touch upon gère ces temporalités ?
Une de nos réussites, c’est qu’on n’a jamais lâché. On a toujours tenu le cap, mis autant d’énergie pour faire avancer les quartiers. Parce que chaque petit renoncement peut aboutir, plus tard, à un drame.
Où en est-on du programme de renouvellement urbain sur Pissevin ? Quand cela va-t-il aboutir ?
Il y a quelques jours à peine, le préfet a signé l’arrêté d’autorisation environnementale, qui permet aux partenaires du projet d’intervenir et de lancer les travaux. Ce sera un de mes seuls regrets, partir sans avoir vu démarrer les travaux.
Sur le volet transports, vous vous êtes également investie pour que les bus puissent à nouveau circuler dans Pissevin…
C’était indispensable. Les habitants ont vraiment l’impression d’être considérés comme des citoyens de seconde zone. Après les événements d’août, les difficultés sur le périscolaire, les transports… c’est plus qu’une double peine ! Je me suis battue, et pas toute seule, pour que les transports reviennent. Quitte à aller moi-même faire de la médiation dans les bus avec un gilet orange fluo entre midi et deux… Mouiller la chemise, ça aide.
Les durées passées sur un poste en préfectorale sont souvent courtes. N’est-ce pas frustrant… et problématique pour s’inscrire dans le temps ?
On sait qu’on est là pour une durée de deux ans. Mon successeur, Mathias Nieps, est déjà arrivé à Nîmes. Il sera ultra-opérationnel sur tous les sujets. Il n’y a pas de trou dans la continuité de l’Etat.