Il y a des pratiques maltraitantes que le glamour, le luxe et l’opulence n’excusent plus. L’utilisation de fourrure par les marques de prêt-à-porter en première ligne. « La mode ou la compassion ? Max Mara a du sang sur les mains ! », interpelle une membre du collectif Sipe (Cease à l’impunité des professionnel-elles de l’élevage), devant le siège social de la marque, accolé à l’un de leur magasin, dans le 8e arrondissement de Paris. La campagne de pression face à Max Mara s’inscrit dans un mouvement worldwide formé, entre autres, par le collectif Berlin In opposition to Fur, Animal Revolt Bayern en Allemagne ou bien encore Animal Activism Mentorship et NYC Animal Protection League aux États-Unis. Ces organismes se mobilisent pour « un objectif atteignable à moyen terme » : la mise en place d’une politique anti-fourrure par la marque.
Dino est une habituée des lieux, du 31 Avenue Montaigne à Paris : tous les jeudis, elle se munit de son mégaphone pour crier son indignation face à une marque qui utilise de la fourrure pour 15 de leurs articles, selon le collectif. Et cela, chaque semaine, depuis huit mois. Aussi, des appels du collectif retentissent presque chaque jour au siège social de la marque. L’idée : faire abdiquer Max Mara par des actions régulières et répétées. Dino ne décolère pas. L’ingénieure en lumière demande des congés le jeudi après-midi, rattrape ses heures le soir, la nuit ou bien le week-end. La jeune femme en est persuadée : « Ils vont craquer. »
Les élevages de fourrures interdites en France
Le bruit de leurs revendications parcourt l’Avenue des créateurs de mode, entrecoupé des flashs de téléphones des passants. Un lieu stratégique selon Sylvain, militant assidu de 35 ans. Au détour des classes procuring des influenceurs et influenceuses, ils ont été quelques-uns à relayer l’data auprès de leur communauté sur les réseaux sociaux. De quoi alerter les internautes. L’objectif est double : que Max Mara cesse d’utiliser de la fourrure et faire germer des graines auprès des consommateurs. Deux femmes quittent le magasin, des sacs au nom de l’enseigne au bras et l’air un poil coupable : « On a acheté des pantalons, rien en fourrure ! »
En face, l’entreprise Max Mara et sa assortment automne-hiver faîte de manteaux, de gants, d’accessoires, dont certains, en poils d’animaux. Pour rappel, la loi dite de « lutte contre la maltraitance animale », promulguée en 2021, interdit les élevages d’espèces sauvages pour leur fourrure en France. Ces règles ne pèsent pas de la même façon sur les importations. Contactée, la marque n’a pas donné suite à nos sollicitations. Les conseillères en vente et le personnel d’accueil du siège social sur place aussi : « La course ne souhaite pas communiquer à ce sujet. » Les échanges avec le collectif Sipe sont tout autant fournis : pas un signe de leur half. « On souhaite pourtant dialoguer avec eux. Ça n’est pas dans leurs intérêts économiques, c’est moche pour leurs purchasers d’avoir dix personnes qui hurlent devant la boutique », explique Sylvain.
Une plainte pour publicité mensongère
Même motion une demi-heure plus tard, cette fois devant les Galeries Lafayette, boulevard Haussman, dans le 9e arrondissement. Huit mois que les militants campent devant l’enseigne, aujourd’hui avec une nouvelle corde à leur arc : une plainte déposée auprès de la DGCCRF (Course générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) pour « publicités mensongères ».
C’est Max, le bas du visage masqué, qui a débusqué l’incohérence. L’homme de 30 ans consacre la totalité de son temps au militantisme. Lors de l’une de ses recherches anti-fourrure, il tombe sur un manteau de la marque Weekend Max Mara. Le website de la marque productrice mentionne « avec accessoire en véritable fourrure de ratons laveurs asiatiques ». Tandis que l’un des distributeurs, les Galeries Lafayette, précise dans la description du produit qu’il s’agit d’un « effet fourrure », sous-entendu des fake poils d’animaux.
Un enjeu de taille alors que 90 % des Français s’opposent au commerce de la fourrure selon un sondage de l’Ifop. « Avec ce manque de clarté, des consommateurs seraient tentés de se procurer ce style d’articles sans savoir qu’il est fabriqué avec de la peau d’animaux », poursuit Max. Les Galeries Lafayette ont réagi quelques heures après la mobilisation et indiquent : « La description du manteau a été retirée de notre website vendeur et modifiée pour refléter avec précision les caractéristiques du produit. »
Sur place, des enceintes crachent des couinements et des grommellements d’animaux élevés pour leur peau. La queue en panache et les oreilles dressées, le chihuahua d’une passante have a tendency son museau en course de l’amplificateur. Même si Max a peu d’espoir concernant le dénouement de la plainte, la sensibilisation des purchasers se poursuit. Avec comme électrochoc précédant la prise de conscience : la monstration de la souffrance animale.