Écoulements nasaux, nez bouché, difficultés à respirer, sommeil perturbé : la saison du rhume est de retour, il suffit de regarder autour de soi pour s’en convaincre. Ce contexte n’a pas échappé à l’ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments), qui a lancé dimanche 22 octobre une alerte sur l’utilization des médicaments antirhume à base de pseudoéphédrine.
L’Agence déconseille fermement leur utilisation, en particulier sous forme orale (comprimés), au motif qu’ils peuvent causer des « infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux ». Le risque, précise l’ANSM, « est très faible mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement ».
3 tens of millions de boîtes vendues l’an dernier
Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinadvil Rhume : ces produits, bien connus, sont les stars de l’hiver. S’ils ne sont pas disponibles en libre-service dans les pharmacies, ils y sont toutefois délivrés sans ordonnance et le plus souvent mis en évidence juste derrière le comptoir, là où le regard des sufferers ne peut manquer de se poser lorsqu’il attend d’être servi.
Publicité aidant, il s’en est ainsi vendu 3 tens of millions de boîtes l’an dernier – même si leurs ventes ont commencé à chuter avec les premières alertes, et aussi depuis l’interdiction de la publicité en course du grand public, en 2017.
Ces spécialités associent généralement leur principe actif, la pseudoéphédrine, à un antalgique (paracétamol ou ibuprofène), voire à un antihistaminique. L’effet vasoconstricteur de la pseudoéphédrine resserre la taille des vaisseaux sanguins et décongestionne la muqueuse nasale, ce qui permet de gagner en confort en cas de rhume.
Des traitements inefficaces contre les rhumes d’origine virale
Mais ces produits ne soignent pas le rhume, une « rhinopharyngite bénigne d’origine virale » qui, rappelle l’ANSM, « guérit spontanément en sept à dix jours ». L’agence rappelle d’ailleurs les gestes qui, en attendant, permettent de soulager les symptômes : « Humidifier l’intérieur du nez avec des options de lavage adaptées » (options salines vendues en pharmacie), « dormir la tête surélevée », « maintenir une atmosphère fraîche (18-20 °C) » et boire suffisamment.
Des options simples qui justifient amplement de laisser de côté ces remèdes, déjà déconseillés aux personnes hypertendues ou ayant des antécédents cardio-vasculaires, en attendant leur réévaluation par les autorités européennes, que la France a demandée en février dernier auprès du comité de pharmacovigilance de l’Agence européenne du médicament. Un processus qui swimsuit son cours.
En attendant, « la surveillance renforcée qui est mise en place en France est maintenue », rappelle l’agence, qui prévient que « d’autres mesures restrictives pourraient être prises afin de protéger les sufferers ». Interrogée lundi matin sur Franceinfo, la directrice de l’ANSM, Christelle Ratignier-Carbonneil, n’a pas fait mystère de ses intentions : « L’objectif au niveau nationwide est que ces médicaments disparaissent des officines mais aussi des armoires à pharmacie. »