Moins d’une semaine après le début de leur grève, près de 600 travailleurs sans papiers, accompagnés par la CGT, ont reçu de la half de leur employeur un Cerfa (formulaire administratif), permettant de prouver leur travail au sein de ladite entreprise, facilitant ainsi leur accès à un file de régularisation par le travail. Trente-trois entreprises franciliennes ont été bloquées durant la semaine et samedi, selon Jean-Albert Guidou, secrétaire général de l’union locale de Bobigny, seules trois entreprises étaient toujours bloquées.
« Nous sommes plutôt satisfaits de cette semaine. Ça démontre encore une fois que la détermination et l’motion collective sont toujours efficaces », confie l’homme qui a accompagné les travailleurs de Seine-Saint-Denis dans leur mobilisation. « La stratégie des mouvements de grève et d’occupation d’entreprises a permis d’atteindre le premier objectif : l’obtention des Cerfa s’est faite très rapidement pour la majorité des entreprises, mais on savait aussi que pour d’autres il y aurait des résistances. »
Selon le syndicaliste, certaines entreprises traînent des pieds automobile les travailleurs irréguliers sont « la supply même de leur enterprise, et ils veulent maintenir le système tel qu’il est. S’ils cèdent aux grévistes aujourd’hui, d’autres travailleurs dans des conditions similaires pourraient également s’engager, alors ils tentent de ne pas assumer leurs responsabilités ». À l’inverse, la plupart des employeurs ont signé, en même temps que les Cerfa, des protocoles de fin de conflit « qui stipulent que des négociations peuvent s’ouvrir à tout second si d’autres travailleurs se font connaître », se réjouit Jean-Albert Guidou.
« Le boulot n’est pas terminé »
« Le sentiment qui transparaît est une grande satisfaction, même si le boulot n’est pas terminé. Ils ne sont pas encore au bout du tunnel mais ils ont fait un très grand pas », poursuit-il. Cependant, la CGT n’hésite pas à rappeler que nombreux sont les travailleurs sans papiers étant embauchés par des agences d’intérim. Parmi les trois entreprises encore bloquées par la mobilisation, deux sont des agences de travail temporaire.
Pour les travailleurs, les missions de quelques jours s’enchaînent, dans différentes entreprises d’intérim, il est donc compliqué de demander un Cerfa lorsque le patron, change régulièrement. Qui plus est lorsque l’entreprise de travail temporaire change, sans que le travailleur qui effectue la mission soit au courant, comme c’était le cas lors de l’occupation de l’agence PFI.
Une scenario « particulière », considère Jean-Albert Guidou. « Les travailleurs qui bossaient dans le bâtiment, sans contrat de travail et sans bulletin de paye, relèvent du travail dissimulé. » La CGT parle de « réseau », de « sous-traitance en cascade », rendant difficile l’identification de la société utilisatrice et compliquant la demande de Cerfa. « Il n’y a aucune challenge pour les gars. Dès qu’ils réclament des contrats de travail, au mieux ils sont mis à l’amende, au pire ils sont rayés des listes et n’auront plus de boulot dans ce secteur-là… », déplore le responsable de l’UL de Bobigny. « La grève se poursuivra, sur décision des travailleurs. »