Dimanche 22 octobre, Paris est aux couleurs de la Palestine. Place de la République, les drapeaux rouges, verts et noirs s’agitent frénétiquement aux abords de la statue de Marianne, brandis par des milliers de personnes révoltées par les bombardements israéliens sur la bande de Gaza, l’exode en cours d’au moins 2 hundreds of thousands de Palestiniens, pris au piège dans l’enfer du siège inhumain imposé par le gouvernement de droite et d’extrême droite de Benyamin Netanyahou.
À l’initiative du rassemblement, le collectif Urgence Palestine a réuni une quarantaine d’organisations comme la CGT, Solidaires, FSU, l’Affiliation France Palestine solidarité, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), la France insoumise, le NPA, le Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), le Collectif des musulmans de France ou encore l’Union juive française. Jamais une marche ouvertement professional palestinienne et très critique envers la politique diplomatique française n’avait rassemblé autant de monde, à Paris, depuis l’attaque sanglante du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier. Une foule multigénérationnelle, réunissant au moins 10 000 protestataires, a crié pacifiquement leur soif de paix, de justice, et de liberté pour le peuple palestinien. Une première depuis les multiples attaques contre le droit à manifester du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.
Des Palestiniens « seuls au monde »
Place de la République, au cœur de Paris, la foule est immense, dès 15 heures. Keffiehs autour du cou, arborant le rouge, le vert et le noir du drapeau palestinien, Mina, Sarah, Nadège et Eda, jeunes étudiantes parisiennes vivant en banlieue, entre 20 et 25 ans, ont fait le déplacement ensemble, révoltées par les évènements des derniers jours en Palestine. « J’ai l’impression que les Palestiniens sont seuls au monde, que personne ne les aide alors qu’ils subissent un acharnement de la half d’Israël », lâche, émue, Mina. « On ne peut pas se taire face à ce qu’il se passe en ce second dans la bande de Gaza, en Cisjordanie occupée où les colons israéliens continuent de tuer en toute impunité ! » abonde, en colère, son amie, Nadège. À ses côtés, Eda enchaîne : « On est là pour exiger la paix, pour que ces meurtres de civils s’arrêtent, c’est une query de justice, d’humanité ».
Réunis dimanche après-midi, les organisateurs ont vivement fait connaître leur colère et leur émoi devant le discours du président Emmanuel Macron. « Macron donne un permis de tuer à Israël » a dénoncé Bertrand Heilbronn, le président de l’Affiliation France Palestine Solidarité, sous les applaudissements des manifestants qui se mettent à scander : « Israël murderer, Macron complice ! » Le responsable associatif reprend le fil de son intervention : « L’émotion est légitime » mais « son instrumentalisation est criminelle en servant à justifier une guerre d’élimination que l’État d’Israël est en prepare de mener contre le peuple palestinien » a-t-il ajouté. C’est au tour de l’ambassadrice de Palestine en France, Hala Abou Hassira, de prendre la parole. Micro en most important, elle lance sur un ton grave : « La bande de Gaza se fait massacrer depuis 18 jours, un génocide est en cours » avant d’appeler à un « cessez-le-feu immédiat » au respect du droit worldwide, à l’arrêt des « crimes de guerre « à l’égard du peuple palestinien. « La France et l’Europe doivent demander un cessez-le-feu, la réouverture des négociations internationales, la levée du blocus à Gaza, la fin de la colonisation » a abondé Céline Verzeletti du bureau confédéral de la CGT.
« Est-ce que la France va finir par agir pour la paix ? »
La députée insoumise Aurélie Trouvé s’est quant à elle adressée à la foule, en dénonçant la lâcheté coupable du président Macron lequel « ferme les yeux sur les crimes de guerre israéliens alors qu’il devrait porter la voix de la paix ». Un discours applaudi par les manifestants, reprenant tous en chœur les slogans suivants : « Nous sommes tous des Palestiniens », « Vive la lutte du peuple palestinien » « Enfants de Gaza, de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine » ou encore « Libérez la Palestine ». « Pendant près de deux heures, la foule ne désemplit pas. Venue manifester avec son mari, Katia ne s’attendait pas à voir autant de monde. « J’entends beaucoup de gens soutenir la Palestine, mais nombreux sont ceux aujourd’hui à avoir peur de le dire ouvertement ”, dit cette mère de famille, regrettant le « deux poids, deux mesures » des autorités concernant les rassemblements. « C’est très bien de laisser les gens manifester pour Israël, développe-t-elle, mais on devrait également pouvoir le faire pour les Palestiniens. Regardez, la dernière fois, un CRS m’a traité d’antisémite parce que je manifestais pour la Palestine… »
Brandissant une pancarte « Aucun peuple n’est libre si la Palestine n’est pas libre », Nadia, 20 ans, regarde dans le vide. Depuis le 7 octobre, elle regarde tous les jours des vidéos, des photos sur les réseaux sociaux. Émue, encore sous le choc des évènements, l’étudiante en droit s’interroge à haute voix : « Est-ce que la France va finir par agir pour la paix ? Ou va-t-on abandonner les Palestiniens, les laisser crever ? »