Le gouvernement a décidé de mener « jusqu’à son terme » le chantier de l’A69, ce tronçon de 53 km reliant l’A68 à la rocade de Castres par une liaison autoroutière à 2×2 voies, dont la mise en service est prévue en 2025.
L’annonce de la poursuite des travaux est tombée lundi 16 octobre, au grand dam des défenseurs de l’environnement mobilisés depuis des mois. « On marche sur la tête à tous les niveaux », déplore Boris Patentreger, cofondateur de l’Envol vert, affiliation de safety des forêts, basée à Castres. Il fustige « l’abattage de 200 arbres et l’artificialisation de 300 hectares de surfaces agricoles »…
Un avis partagé par 61 % des habitants du Tarn et de la Haute-Garonne qui se prononcent en défaveur de l’A69 selon un sondage Ifop commandé par Agir pour l’environnement et la Voie est libre, publié jeudi 19 octobre.
Les promoteurs du projet mettent en avant le désenclavement du sud du département du Tarn. Un objectif pertinent pour Jérôme Monamy, conseiller régional (PCF) d’Occitanie, pourtant opposé au projet. Plutôt que l’autoroute, l’élu plaide pour le ferroviaire, « qui pèse moins pour la planète » tout en fustigeant son abandon par l’État.
« Nous estimons à 10 milliards les besoins sur dix ans pour mettre à niveau et développer le prepare. Les autoroutes sont souvent construites pour les camions, et il n’y a aucune volonté de les mettre sur des trains », déplore-t-il, en référence au plan de liquidation de l’entité Fret SNCF, présenté par le ministère des Transports, en mai dernier.
Des alternate options existent
Dans le plan native d’urbanisme de Castres, des zones d’activités ou encore de quartiers résidentiels périphériques sont déjà prévues, mais elles risquent d’accélérer la désertification des centres-villes, tout en générant encore plus de trafic. « On observe un lien direct entre développement économique des périphéries et dévitalisation des centres-villes. Une autoroute, en permettant aux personnes de se déplacer plus simplement et plus rapidement, crée une concurrence entre les zones et amène à la diminution du nombre d’habitants dans les centres-villes. S’ensuivent des problèmes de déclassement et de déqualification. C’est un cercle vicieux », analyse l’urbaniste Maxime Genévrier, qui reconnaît néanmoins que, parfois, un contournement de ville peut être nécessaire pour des raisons de sécurité et de réduction des nuisances liées aux poids lourds.
Si l’A69 est rentable, ce ne sera en tout cas ni pour les usagers, ni pour les riverains. Le concessionnaire promet un achieve de 35 minutes pour un trajet Castres-Toulouse. Un chiffre contesté par les opposants, qui évoquent plutôt quarter-hour. « Les villages intermédiaires, en perdant l’accès gratuit aux bretelles, peuvent perdre jusqu’à 40 minutes », dénonce Boris Patentreger. Sauf à dépenser une grande partie de son salaire en péages.
Des alternate options existent pourtant. L’un des collectifs engagés dans la bataille, la Voie est libre, suggest de réaménager la RN126 puisque le tracé de la future A69 swimsuit celui de l’actuelle route nationale. « Il existait un projet pour rénover la nationale mais c’était à la cost de l’État, alors que, dans le cas présent, c’est Atosca, le concessionnaire, qui payera. Et il privatise dans le même temps les bretelles payées par le contribuable. Ce sera l’autoroute la plus chère de France », éclaire Boris Patentreger.
La liaison ferroviaire entre Toulouse et Mazamet aurait également pu être renforcée en ajoutant cinq arrêts, ainsi que la création de la première véloroute nationale française, longue de 87 kilomètres. Une different qui ne coûterait « que » 100 thousands and thousands d’euros, au lieu des 450 thousands and thousands d’euros estimés pour le chantier de l’A69.
Mais cette « sortie par le haut » n’a pas été retenue. Alors que plusieurs recours en justice ont été engagés contre le chantier, pour le second sans succès, certains sont toujours en cours, un grand rassemblement, « Ramdam sur le macadam », est prévu ce week-end dans le Tarn.