Au cours de son audition à l’Assemblée nationale, le 22 janvier, le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle, n’a rien dissimulé des intentions du géant de la sidérurgie. Tous les sites européens, prévenait-il, présentent « des risques de fermeture ». Pour justifier suppressions d’emplois, sous-investissement et fermetures de sites, le consortium invoque « un coût de l’énergie trop haut », « des baisses de débouchés en Europe » et la concurrence chinoise – alors que c’est l’Inde, le pays de M. Lakshmi Mittal, qui était l’an dernier le principal exportateur de fer et d’acier vers l’UE.
ArcelorMittal bénéficie pourtant en France d’un soutien exorbitant, avec 298 millions d’euros d’aides publiques perçues en 2023, dont 195 millions au titre de taux réduits sur les factures d’énergie, 41 millions d’euros d’allégements de cotisations sociales, 40 millions d’euros en crédit d’impôt recherche et 22 millions d’euros d’aides d’urgence. C’est sans compter les sommes faramineuses promises par l’État pour soutenir, à hauteur de 850 millions d’euros, son projet de production d’acier décarboné à Dunkerque, pour l’heure suspendu. Ces cadeaux empochés, le groupe envisage de délocaliser vers l’Inde, investit massivement aux États-Unis, regarde vers le Brésil.
En 2024, le bénéfice net de la multinationale est passé de 919 millions de dollars à 1,339 milliard de dollars. Ces dix dernières années, ArcelorMittal n’a payé en France que 190 millions d’euros d’impôt sur les sociétés. Quand les emplois sont broyés, les dividendes s’envolent.
À l’ombre des hauts-fourneaux éteints de Florange, les serments trahis de Nicolas Sarkozy et François Hollande ont fait prospérer l’extrême droite. Les promesses de « reconquête industrielle » d’Emmanuel Macron à Dunkerque ont déjà le même goût amer. Si ce secteur stratégique met en jeu la souveraineté, alors il faut en finir avec le tonneau des Danaïdes des aides publiques versées sans contrepartie, sans effet bénéfique sur l’emploi, l’investissement, la recherche, les territoires. Et puisque son avenir détermine celui d’autres filières industrielles, un seul choix s’impose : ce géant de l’acier doit être nationalisé.
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