« Provoquer un électrochoc dans l’opinion publique. » En lançant sa campagne de prévention contre les accidents du travail graves et mortels, lundi, le ministre du Travail Olivier Dussopt a tenté d’adopter un ton offensif : « Il n’est pas supportable qu’en 2023 on puisse encore mourir au travail par négligence, ou par défaut de prévention. » Ce fléau tue deux personnes par jour en France chaque année, rappelle le ministre. Sans compter tous les accidents touchant des sans-papiers, intérimaires… passés sous silence par les employeurs.
Face à ce vibrant plaidoyer, on pouvait s’attendre à des contrôles renforcés et à de nouvelles sanctions envers les patrons qui ne respectent pas le Code du travail. À des moyens supplémentaires pour l’inspection du travail, qui peine à être sur tous les fronts alors que les drames se multiplient. Que nenni. La campagne intitulée « Responsabilité de l’entreprise, vigilance de tous », comme si employeurs et salariés se situaient sur un même plan, ne se limite qu’à une énième déclaration de bonnes intentions. « Elle n’aura malheureusement aucun affect concret dans les années à venir sur le nombre de morts et de blessés au travail », tranche l’inspecteur du travail et représentant CGT Gérald Le Corre.