Il a fait partie des « brebis galeuses » – comme l’avait minimisé Jordan Bardella le 3 juillet 2024 – ayant fait les frais de la tentative de dissimulation, au sein du Rassemblement national (RN), de ses candidats aux législatives anticipées les plus compromis. Daniel Grenon se trouve au tribunal correctionnel de Sens (Yonne), jeudi 17 avril depuis 13 h 30. Il est poursuivi pour « provocation publique à la discrimination en raison de l’origine, de l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ».
Alors candidat pour le siège de député de l’Yonne lors des législatives, l’élu d’extrême droite avait lancé, à l’occasion d’un débat d’entre-deux tours organisé par le journal local L’Yonne républicaine, le 1er juillet : « Des Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, ces gens-là n’ont pas leur place dans les hauts lieux. »
Nombre de candidats du parti d’extrême droite ont été épinglés pour leurs propos
Des propos racistes et conspirationnistes qui ont scandalisé à l’échelle nationale, alors que nombre de candidats du parti d’extrême droite ont été épinglés pour leurs prises de position politiques. Si Daniel Grenon a finalement été réélu face à la candidate du Nouveau Front populaire (NFP), Florence Loury, le député d’extrême droite a été rapidement suspendu, puis convoqué devant la commission des conflits de la formation dirigée par Jordan Bardella, sous pression. Alors qu’il siégeait chez les non-inscrits au sein de l’Hémicycle depuis juillet, Daniel Grenon a été exclu vendredi 18 octobre.
Soit l’exemple de la stratégie de dissimulation entreprise par Jordan Bardella et Marine Le Pen, afin de masquer le racisme, le fascisme, le sexisme ou encore, le complotisme inhérents au Rassemblement national. Le président du RN avait qualifié – à demi-mot – d’« inadmissibles » certaines sorties de route et annoncé l’intention d’exclure ces fameux « quatre ou cinq candidats » qui « posent problème », tout en réfutant l’ampleur systémique du phénomène alors que des dizaines et des dizaines de cas ont été recensés.
L’audience initiale, prévue le 20 mars, avait été renvoyée à la demande des parties civiles. La Ligue des Droits de l’Homme (LDH), la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et le Mrap 89 (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) se plaignaient alors de n’avoir eu que deux semaines pour trouver un avocat et préparer le dossier.
« Les parties civiles ont été citées le 5 mars, cela ne nous a laissé que quinze jours pour trouver un avocat, or il n’y a que moi (présente à l’audience, NDLR), et on n’a pas eu le temps de préparer quoi que ce soit », avait justifié Me Bérénice Hahn de Bykhovetz, avocate au barreau de Paris représentant la LDH, auprès de L’Yonne républicaine.
Face à l’extrême droite, ne rien lâcher !
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