Mille trois cents emplois menacés à Michelin, un millier chez Valeo, 240 chez Dumarey Powerglide, 102 chez Forvia… Le vent de panique qui s’est abattu chez les équipementiers et sous-traitants automobiles depuis plus d’un an continue de souffler et rien ne semble vouloir l’arrêter.
La Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) a sorti sa calculatrice : depuis janvier 2024, environ 7 300 emplois ont été supprimés ou menacés dans le cadre de restructurations. Un carnage qui risque de se poursuivre, puisque dix sites pourraient bientôt fermer en France.
Ce dernier chiffre est issu d’une enquête réalisée par la Fiev auprès de 35 équipementiers, qui regorge d’informations inquiétantes. On y apprend par exemple que 30 % des équipementiers affichent un ratio « excédent brut d’exploitation/chiffre d’affaires » 1 négatif, et 31 % un ratio compris entre 0 et 5 %. Voilà qui contraste avec les taux de marge affichés par Stellantis (5,5 %) et Renault (7,6 %) : tout le monde ne joue pas à armes égales dans la filière.
Un secteur relativement peu menacé par la hausse des droits de douane
« Les équipementiers, contrairement aux constructeurs, n’ont pas de marge de manœuvre en termes de prix, nous explique Jean-Louis Pech, président de la Fiev : vous négociez un contrat, fixant une quantité de pièces à livrer à un tarif donné, pendant tant d’années. Après la pandémie, on a assisté à une hausse du prix de vente des véhicules qui a permis aux constructeurs de sauvegarder leurs marges, mais nous n’avons pas pu augmenter nos tarifs. »
Certains analystes ont poussé des hauts cris lorsque le président Donald Trump a annoncé une hausse des droits de douane dans l’automobile. Mais, en réalité