La piste familiale dans l’enquête sur la disparition d’Émile se renforce. La garde à vue du grand-père de l’enfant Philippe Vedovini, initialement d’une durée de 24 heures, a été prolongée de cette même durée, a déclaré à la presse son avocate Me Isabelle Colombani, devant la gendarmerie à Marseille, après une troisième audition de son client, vers minuit, dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 mars. Son épouse, Anne, « continuera à se soumettre » aux questions des enquêteurs, avait déclaré un peu plus tôt l’avocat de la grand-mère, Julien Pinelli. Selon une source proche du dossier, cité par franceinfo, sa garde à vue aurait également été prolongée. Celles de l’oncle et de la tante d’Emile l’ont été également, a annoncé le procureur d’Aix-en-Provence ce mercredi matin, toujours à franceinfo.
Le couple avait été interpellé, ainsi que deux de leurs enfants majeurs tôt mardi 25 mars un peu avant 7 heures à leur domicile de la Bouilladisse (Bouches-du-Rhône) par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille. Ces arrestations ont marqué un tournant dans l’enquête sur la disparition d’Émile le 8 juillet 2023, âgé de deux ans et demi alors qu’il était en vacances chez ses grands-parents maternels. Le jeune garçon était resté introuvable pendant de long mois malgré des jours de battues citoyennes et de « ratissages judiciaires ». Ce n’est que fin mars 2024 qu’une promeneuse a découvert le crâne et des dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau du Haut-Vernet, 25 minutes de marche pour un adulte.
Entendu dans une affaire de violences et d’agressions sexuelles
De son côté, le grand-père d’Émile (59 ans), Philippe Vedovini joue de sa figure de patriarche charismatique et ironisait sur le portrait qui a été dressé de lui dans la presse : « Forcément je passe pour un dominateur qui terrorise tout le monde… Tout cela est faux, mais je m’en moque. » Sur son éventuelle responsabilité dans la disparition d’Émile, il disait en mars 2024, selon des propos rapportés par son avocate, Isabelle Colombani : « Ce n’est pas grave ce que je subis moi. J’espère juste que les enquêteurs ne perdront pas trop de temps sur moi au détriment d’autres pistes. »
Mais son passé est remonté à la surface, et le Canard Enchaîné a révélé qu’il avait été placé il y a plusieurs années sous le statut de témoin assisté dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de violences et d’agressions sexuelles, au début des années 1990. L’enquête avait eu lieu au sein de la communauté religieuse de la Sainte-Croix de Riaumont, à Liévin (Pas-de-Calais), où Philippe Vedovini était chef scout.
Les obsèques publiques d’Émile avaient été célébrées le 8 février dernier dans la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), lors d’une messe en latin, en présence de toute la famille et de plusieurs centaines de personnes. Les grands-parents n’avaient pas fait de déclaration mais avaient publié le soir même un énigmatique communiqué estimant que « le temps du silence doit laisser place à celui de la vérité », assurant « ignorer toujours ce qui est arrivé à Émile depuis sa disparition ».
La présence des enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet, le 13 mars dernier, ont pourtant relancé les spéculations. Les gendarmes avaient alors, selon plusieurs médias, saisi une jardinière disposée à l’entrée d’une chapelle du hameau. Le parquet s’était alors refusé à toute déclaration.
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