Le très ensoleillé équinoxe du printemps avait une saveur sociale cette année. Tandis que FO, l’U2P, puis mercredi, la CGT ont quitté le « conclave » sur les retraites convoqué par François Bayrou, les organisations syndicales de retraités se sont montrées soudées partout sur le territoire, à l’occasion d’une journée de mobilisation. Elles réclament un âge légal de départ à la retraite à 60 ans – contre 64 depuis la réforme de 2023 –, alors que le Premier ministre a fermé la porte dimanche à un retour aux 62 ans. Les organisations présentes revendiquent surtout des mesures immédiates pour améliorer les conditions de vie, passé ce cap.
À Paris, la FSU, la CFTC, la CFE-CGC, l’Unirs, la FGR-FP, LSR, Ensemble Solidaires et la CGT s’étaient donné rendez-vous devant l’École militaire, dans le 15e arrondissement, pour une marche en direction du ministère de la Santé. Quelques centaines de manifestants ont ainsi rejoint le cortège, dans une ambiance festive, pour réclamer l’augmentation de toutes les pensions de retraite, une politique forte quant à l’accès à l’autonomie et la reconquête de la Sécurité sociale.
Pour Danielle, militante à la FSU, il serait par exemple impossible d’être prise en charge en Ehpad, en cas de perte d’autonomie, au vu du montant de sa pension. Dominique Talbot, le secrétaire départemental de la FAPT CGT, qui percevra sa retraite à compter du 1er avril, tire aussi la sonnette d’alarme : « Contrairement aux actifs, les retraités doivent payer de leur poche leur mutuelle, les transports, mais aussi s’occuper, ce qui a un coup ».
« La guerre sociale est déclarée »
« Pour les retraités la ligne rouge est franchie », s’est indignée une cégétiste lors des prises de parole, avant de rappeler qu’aujourd’hui, 2 millions de retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté, 60 % de retraités ont une pension de retraite inférieure au Smic, et 31 %, dont 74 % des femmes, perçoivent une retraite inférieure à 1 000 euros.
« Nous réclamons l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, s’insurge le membre du bureau confédéral de la CGT et négociateur sur la protection sociale, Denis Gravouil. Nous allons nous battre pour un meilleur partage du travail : travailler plus mais pas plus longtemps ». Le sénateur communiste et directeur de l’Humanité, Fabien Gay, également présent au rassemblement, abonde et dénonce « une réforme passée en force et un conclave organisé par un Premier ministre illégitime ».
Alors que les prix à la consommation demeurent élevés, que l’indexation des retraites sur l’inflation a été reportée au 1er juillet 2025 et que la CSG a augmenté en début d’année, « il est urgent de revaloriser les pensions », ajoute le parlementaire.
À quelques mètres d’une pancarte floquée du slogan « la guerre sociale est déclarée », la secrétaire générale de Solidaires, appelle ses camarades à « refuser que la protection sociale ne soit sacrifiée au nom de l’effort de guerre », tandis que l’État semble prêt à mettre davantage la main à la poche pour investir dans la défense que dans le maintien de la retraite ou de la Sécurité sociale.
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