« Nous entrons en économie de guerre », a affirmé Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 5 mars, appelant à « renforcer nos armées le plus rapidement possible » et « accélérer la réindustrialisation dans toutes nos régions ». Mobiliser l’ensemble du potentiel industriel au profit de la défense ?
Une gageure, alors que le décompte des défaillances d’entreprises corrobore jour après jour l’alerte sur 300 000 emplois menacés par quelque 200 plans sociaux en cours, et que le baromètre industriel publié par Bercy, vendredi 14 mars, recense, en 2024, plus de fermetures d’usines (119) que d’ouvertures (114), le solde (– 53 % par rapport à 2023) ne demeurant positif que grâce à l’agrandissement des sites existants (+ 89).
Chez les grands groupes français de l’armement, le renforcement des capacités de production passe… par des licenciements. Il en est ainsi de Thales, qui affiche pourtant un résultat net 2024 de 1,42 milliard d’euros (+ 39 % sur un an). Après avoir engagé l’an dernier la suppression de 940 postes au sein de Thales Alenia Space, le leader tricolore de technologie et de défense taille dans sa filiale Simulation and Training dans le Tarn, sur la zone d’Albipôle.