Le 8e congrès de la fédération nationale des mines et de l’énergie de la CGT (FNME-CGT), qui prend fin ce vendredi 14 mars, avait une saveur particulière cette année, à Bordeaux (Gironde). Après six années à la tête de l’organisation, le secrétaire général Sébastien Menesplier a tiré sa révérence et laissé le fauteuil à Fabrice Coudour, jusqu’ici secrétaire fédéral adjoint. Le cégétiste issu de la production hydraulique a été élu à l’unanimité par les syndicats et le comité exécutif fédéral, ce jeudi 13 mars, après que la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, lui a apporté son soutien lors d’une prise de parole au congrès.
Comment comptez-vous incarner votre nouvelle fonction ?

Fabrice Coudour
Nouveau secrétaire général de la CGT mines et énergie
Je suis très fier de prendre la suite de Sébastien Menesplier et souhaite rester dans la dynamique qu’il a impulsée. Avoir été choisi pour cette fonction est un honneur mais ce n’est pas une fin en soi. Derrière une direction, il y a tout le travail du collectif et c’est ainsi que je perçois aujourd’hui l’activité à mener. Seuls, nous n’irons nulle part. Mais nous ne serons jamais seuls, car, à la CGT, la conception du syndicalisme repose sur le groupe.
La solidarité est notre ADN. Que ce soit avec les autres fédérations CGT, comme celles de la chimie (Fnic), de la métallurgie (FTM) ou de la construction, bois et ameublement (FNSCBA), présentes avec nous mardi pour parler de l’avenir énergétique et des enjeux environnementaux, ou mercredi lors de la journée internationale durant laquelle des syndicats de plus de 20 pays ont échangé sur la criminalisation de l’action syndicale, la dynamique est bien là : nous avons aujourd’hui tous besoin de faire corps, pour assurer un avenir meilleur aux travailleurs et à la société.
Comment comptez-vous renforcer la place de la FNME ?
Je m’engage sur six grands chantiers. D’abord, pour que chaque adhérent puisse pleinement s’impliquer, il est crucial de renforcer nos formations et l’éducation syndicale afin de lutter contre les discours du patronat et de l’extrême droite. Avec le nouveau comité exécutif fédéral, nous devons aussi « débureaucratiser » notre activité pour être davantage présents sur le terrain et visiter au moins deux fois chacun de nos syndicats sur les trois prochaines années. Nous renforcerons les initiatives locales, en délocalisant par exemple la tenue de nos instances.
Il est primordial que notre vie syndicale soit réorientée alors qu’aux dernières élections professionnelles, en novembre 2023, le score de la FNME-CGT s’est érodé chez les électriciens et gaziers, avec la perte de la première place à EDF. Nous devons dépasser nos désaccords et rester unis afin de pouvoir nous battre ensemble contre les opposants à la CGT. Un grand plan de renforcement sera mis en place pour rendre acteurs les adhérents et peser davantage dans le rapport de force.
Par ailleurs, pour sécuriser et améliorer notre organisation, il faudra aussi continuer à travailler sur la conformité statutaire des syndicats, prolonger les débats en région pour mieux travailler ensemble. Notre feuille de route collective, devra se faire pour et avec les Ictam (ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise). Je m’engage à ce qu’à la FNME-CGT nous soyons solidaires et acteurs des coopérations internationales. Enfin, il faudra revenir à certains de nos fondamentaux que sont l’intelligence et la créativité des travailleurs. Nous devrons savoir anticiper et réfléchir pour faire des propositions, de court, moyen et long terme, comme base de notre action.
À quels dossiers comptez-vous vous atteler sur le secteur de l’énergie ?
Nous allons continuer à porter notre programme progressiste de l’énergie, afin de créer un service public de l’énergie avec la nationalisation de l’ensemble du secteur (gaz et électricité). Pour éviter la privatisation de l’exploitation des barrages hydroélectriques français, la FNME-CGT va également faire remonter au niveau européen ses revendications, dans la continuité d’une mission parlementaire lancée en ce sens par la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel.
La fin de l’Arenh (règles qui régissent l’accès à l’électricité nucléaire – NDLR) fin 2025, la relance du nucléaire et le développement du renouvelable, dont les modalités figureront prochainement dans la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) du gouvernement, devront aussi faire l’objet d’une attention toute particulière de nos adhérents. Pour commencer, toutes les propositions de la fédération seront défendues par nos syndicats auprès des candidats aux élections municipales, afin que nos idées soient au mieux représentées dans les programmes politiques.
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