Candidat à la présidence des Républicains, le député de Haute-Loire sillonne le pays. Ce jeudi 13 mars, sa campagne passe par Pérols et Carcassonne.
Vous rencontrez les militants LR dans l’Hérault et l’Aude ce jeudi. Vous êtes en campagne à plein temps ?
Exactement. Et puis l’Occitanie est ma région voisine, je la connais bien, j’y ai beaucoup d’amis. Je suis un homme de territoire, et j’irai partout, j’aime ça. J’ai à peu près 120 réunions au programme (il était ce week-end en Lozère, NDLR), je considère que c’est le moindre des respects pour les adhérents. Quand on veut être président du parti, il faut avoir le temps de s’y consacrer.
Pourquoi vous êtes-vous porté candidat ?
Pour porter la parole libre d’une droite forte, pour un vrai projet de rupture avec une vraie politique de droite, sans être sous la tutelle de François Bayrou ou d’Emmanuel Macron.
“Il faut additionner les talents”
Mais votre parti participe à ce gouvernement ?
Oui, et pour que la droite puisse se reconstruire, il faut additionner les talents. Il y a donc le rôle des ministres au gouvernement, qui font un travail utile dans une période de compromis où c’est difficile d’avoir des résultats, et puis, au parti, il faut une parole libre qui ne soit pas prisonnière de la solidarité gouvernementale et qui puisse s’exprimer…
Vous faites allusion à votre rival pour la présidence LR, Bruno Retailleau. Il tire une popularité nouvelle de sa présence au gouvernement, cela vous handicape-t-il ?
Non, pas du tout. L’objectif, c’est d’être complémentaire. Avec le travail que lui fait au ministère de l’Intérieur, il est important de s’y consacrer pleinement, totalement. Et au parti, il faut aussi quelqu’un qui puisse s’y consacrer pleinement, totalement.
“Pas prisonnier de la solidarité gouvernementale”
Et puis je n’ai pas oublié que François Bayrou a soutenu François Hollande et Ségolène Royal. Donc, quand on n’est pas d’accord, il faut que la parole de la droite puisse se faire entendre. Si on prend des exemples concrets, moi je ne suis pas d’accord quand Emmanuel Macron explique que sur l’Algérie, il n’y a rien qui va changer. Bruno Retailleau ne peut pas le dire, parce qu’il ne peut pas s’exprimer contre le président de la République. C’est normal, il est au gouvernement.
Quand on nous propose la nomination de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel, je trouve que ce n’est pas un bon choix, qu’on ne peut pas fonctionner en recasant les anciens de la Macronie à tous les postes. Moi, j’ai pu m’exprimer fortement là-dessus. Parce que je ne suis pas prisonnier de la solidarité gouvernementale.
Sur votre projet, quelle réelle différence avec celui de Bruno Retailleau ?
Je ne cherche pas des ruptures ou des affrontements. Mon adversaire, c’est la France insoumise. Je ne me trompe pas.Les deux priorités que je veux porter, c’est d’abord remettre de l’ordre dans le pays, à la fois sur la sécurité et l’immigration.La deuxième, c’est la revalorisation du travail, qui a toujours été au cœur de mon engagement. Il faut que le travail paye, et il faut arrêter l’assistanat et les abus, qui sont en train de miner notre pays. Il y a quinze ans, je dénonçais déjà le danger du cancer de l’assistanat.
Contre la primaire
Et je me suis toujours battu, quand j’étais à la tête de ma région, contre le danger de l’islamisme et du communautarisme. Voilà, je n’ai pas deux discours. Mais ce que je veux, c’est qu’on reconstruise une droite qui puisse parler sur tous les sujets, du handicap, de l’environnement, de l’école, des services publics. Je combats la bureaucratie parisienne, qui aujourd’hui nous coûte très cher. Mais par contre, je veux que la droite défende les services publics de terrain, nos infirmières, nos médecins, nos professeurs, nos policiers, nos gendarmes. L’objectif, c’est de le porter ensuite en équipe.
C’est le projet que vous porterez à la présidentielle, personnellement ?
Là, on ne choisit pas notre candidat à la présidentielle. On le choisira dans un an. On prendra un seul candidat, le mieux placé. C’est une de mes différences avec Bruno Retailleau. Il est favorable à une primaire. Mais la primaire, c’est une usine à diviser.