Comme chaque 8 mars, la journée de samedi sera placée sous le signe de la lutte internationale pour les droits des femmes. Mais pour la CGT, qui appelle à la manifestation et à la grève féministe aux côtés d’autres organisations syndicales (CFDT, Unsa, CFE-CGC, Solidaires et FSU), il s’agira également d’enfoncer un nouveau clou populaire dans le cercueil de la réforme des retraites. Alors que se tient en ce moment le « conclave » sur les nouvelles règles de 2023, adoptées malgré la grande mobilisation populaire, le syndicat entend rappeler l’injustice que représenterait une telle réforme, en premier lieu pour les femmes.
Car si elle représente une injustice pour tous les salariés, qui subissent le recul de leur âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans, ce sont bel et bien les femmes qui paient le plus lourd tribut. « La réforme Touraine avait déjà augmenté le nombre de trimestres nécessaires pour partir à la retraite. Là, on double le nombre de femmes qui doivent partir avec une décote. Des métiers féminisés comme ceux de la petite enfance ne sont pas pris en compte dans les critères de pénibilité », énumère Myriam Lebkiri, secrétaire confédérale de la CGT. En 2023, Franck Riester, alors ministre des Relations avec le Parlement, avait d’ailleurs lui-même reconnu que les femmes seront « un peu pénalisées ».
L’égalité salariale abonderait les caisses de retraite de 6 milliards d’euros
« L’une des premières inégalités envers la femme, c’est l’inégalité de carrière, de salaire et de garde d’enfants. À la retraite, le couperet final tombe, et les pensions des femmes sont inférieures de 38 % à celles des hommes », dénonce la cégétiste. Selon les comptes de la Sécurité sociale, en 2022, les femmes partaient à la retraite huit mois après les hommes, à 63 ans, pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
La faute à des « carrières en accordéon » et à des « inégalités tout au long de la vie », pointe Myriam Lebkiri. Celle-ci souligne, en effet, que les femmes perçoivent toujours un salaire inférieur à celui des hommes de 23,5 %, qu’elles représentent 57 % des personnes au Smic et qu’elles occupent 80 % des emplois à temps partiel, souvent contre leur gré.
Pour résorber les inégalités professionnelles qui pèsent sur les carrières des femmes et sur leurs retraites, la CGT porte une revendication clé : atteindre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Ce 6 mars, une délégation du syndicat s’est présentée devant le ministère du Travail munie d’un chèque de 6 milliards d’euros. « C’est le chèque que le Medef pourrait remettre à la Caisse nationale d’assurance vieillesse si l’égalité salariale était appliquée », explique la cégétiste. Et, à quelques millions près, le déficit des retraites que le gouvernement entend résorber en appliquant sa délétère réforme.
En conjuguant l’impératif d’abroger la réforme des retraites aux autres mots d’ordre féministes du 8 mars, la CGT espère restaurer un rapport de force populaire pour enterrer définitivement la retraite à 64 ans, mais aussi pousser pour des « accords dans toutes les entreprises pour l’égalité salariale ».
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