L’ancien ministre Jean-Louis Debré est décédé à l’âge de 80 ans.
Ancien ministre, ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré est décédé à l’âge de 80 ans. Fidèle chiraquien, le fils du premier Premier ministre du général De Gaulle a aussi publié de nombreux livres, à la fois des essais politiques et des livres de fiction. À ce titre, il a été régulièrement invité au festival de la biographie à Nîmes.
Coprésident en 2019
En 2019, Jean-Louis Debré était coprésident de l’événement aux côtés de l’écrivaine Clara Dupont-Monod. Cette année-là, il publiait Nos illustres inconnus, où il revisitait à sa manière l’histoire de France en s’intéressant aux oubliés. À cette occasion, dans une interview à Midi Libre, il se présentait comme “un bénédictin de la République” et expliquait vouloir rappeler qu’à côté des héros, la France avait été construite “par des hommes et des femmes qui avançaient de formidables projets et qui étaient des personnages très engagés.” Jean-Louis Debré était également à l’affiche des éditions 2018 et 2013, entre autres.
Hommage au bâtonnier Bedos
Jean-Louis Debré était également venu à Nîmes en 2010, alors qu’il présidait le Conseil constitutionnel, lors de l’inauguration de la plaque rendant hommage au bâtonnier Charles Bedos sur la façade du palais de justice. “Le temps qui passe ne doit pas faire oublier le bâtonnier Bedos, disait-il lors de son discours. Il a osé défendre deux jeunes qui croyaient en la liberté et n’acceptaient pas l’occupation. Charles Bedos s’est opposé à une condamnation à mort déjà décidée. Devant ces juges qui n’en étaient pas, le bâtonnier Bedos nous a donné une leçon d’honneur et de courage.”
Maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, qui a milité comme lui au RPR, salue aussi sa mémoire sur Facebook : “Son nom restera à jamais associé à l’histoire de la République, tant par son engagement sans faille que par son profond attachement aux valeurs démocratiques. Homme d’État d’une intégrité exemplaire, Jean-Louis Debré a marqué de son empreinte les plus hautes fonctions qu’il a occupées […]. À chacune de ces responsabilités, il a su incarner avec force l’esprit de la République, héritier d’une tradition gaulliste qu’il défendait avec conviction.”
Réactions politiques
Jean-Paul Fournier poursuit : “Jean-Louis Debré, c’était aussi un homme de culture et de transmission. Écrivain prolifique, passionné par l’histoire et la littérature, il avait ce talent rare de rendre accessibles les grandes institutions à travers ses ouvrages et ses prises de parole. Nîmes, ville imprégnée d’histoire et de patrimoine, se souvient de ses visites et de son regard éclairé sur notre héritage républicain. Il est d’ailleurs venu plusieurs fois au Festival de la biographie à Nîmes. Sa mort est une perte immense pour la France, qui voit partir l’un de ses grands serviteurs et un grand gaulliste.”
Adjoint aux enseignements culturels de la ville de Nîmes, l’aficionado Daniel-Jean Valade se souvient également de la présence de Jean-Louis Debré à Nîmes : “Il était un fidèle du festival de la Biographie où il venait, à chaque sortie d’un nouveau livre. Il était très convivial avec ses lecteurs, dédicaçant ses ouvrages debout, face à eux, s’appuyant sur une pile de livres. Il signait avec deux feutres : l’un bleu, l’autre rouge, le blanc de la page complétant le drapeau tricolore. Il dessinait aussi, souvent, une Marianne. Souvenons-nous aussi avec reconnaissance que, sous sa présidence du Conseil constitutionnel, la corrida fut une nouvelle mais déterminante et solennelle fois reconnue légale en France, lors d’une question préalable de constitutionnalité. Le 421 avait retenti du brindis que nous lui avions alors adressé !”