Moussa Gassama, laveur de vitres est mort des suites de ses blessures après une chute le 21 février 2022 alors qu’il nettoyait des vitres du Centre d’Action Sociale de la ville de Paris (CASVP) à 5 mètres de hauteur. L’homme de 57 ans était salarié auprès de la société de nettoyage Maintenance Industrie.
Trois ans plus tard, des salariés de cette même société prestataire se mobilisent pour améliorer leurs conditions de travail. Un rassemblement a été organisé, mercredi 26 février, devant la Direction régionale des Finances publiques, par ces travailleuses et travailleurs de différents centres des impôts parisiens.
Les salariés s’étaient déjà rendus à trois reprises au siège de la société prestataire au cours du mois de janvier. Sollicités par l’Humanité, la direction générale des finances publiques et Maintenance Industrie n’ont, à ce jour, pas donné de réponse.
Des temps partiels imposés et des heures supplémentaires non payées
Travaillant en temps partiel imposé, les travailleuses et travailleurs demandent des « temps complets et/ou des compléments d’heures », ont-ils expliqué dans un communiqué, publié conjointement par le collectif CGT Parisien du Nettoyage, l’Union Départementale de la CGT de Paris, et la CGT Finances Publiques, le lundi 24 février. Une prime de blanchissage pour payer l’entretien de leur « unique blouse de travail » est également demandée, ainsi que « plusieurs blouses pour travailler, à manches longues et à manches courtes en fonction de la saison ».
Les rédacteurs du communiqué ont également rappelé que ces revendications avaient été exprimées à de nombreuses reprises depuis que Maintenance Industrie était devenue société prestataire en 2023 de la Direction régionale des Finances publiques.
Leïla*, présente au rassemblement, est femme de ménage au service des impôts du centre des finances publiques du XXe arrondissement de Paris depuis le mois de novembre 2020. « On a beaucoup de problèmes avec Maintenance Industrie », a-t-elle déploré, jointe au téléphone par l’Humanité.
Depuis que cette société est devenue prestataire, Leïla n’a plus à sa disposition de machine mono brosse pour nettoyer le sol, explique la quinquagénaire. « Ça nous facilitait beaucoup le travail, c’était facile de passer après avec une serpillière, s’est-elle souvenue. Maintenant, c’est beaucoup plus difficile. On doit se baisser et gratter pour nettoyer le couloir », a-t-elle poursuivi.
De son côté, Kanny* travaille depuis trente-trois ans pour le service des impôts de Tolbiac dans le 13e arrondissement de Paris. Elle subit un temps partiel imposé, et gagne 900 euros net de salaire par mois. Elle s’est plainte de son côté des heures supplémentaires. Celles-ci ne seraient, selon elle, « jamais payées ». « Ils ne donnent rien », a-t-elle surenchéri. Et de souffler : « C’est beaucoup de boulot. »
*Les prénoms uniquement ont été donnés à la de demande des intéressées.
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