La Cour des comptes a rendu le rapport flash sur « la réalité des chiffres » du système des retraites, pour citer François Bayrou. Le premier ministre a reçu une véritable gifle. Lui qui annonçait partout qu’il y avait un déficit caché abyssal a été démenti par une institution qu’on peut difficilement accuser de gauchisme échevelé.
La discussion peut s’engager sur des chiffres sérieux. Les organisations syndicales sont bien décidées à démontrer qu’il est nécessaire d’abroger la retraite à 64 ans et possible de la financer en restant dans le système par répartition, le seul à même de garantir le niveau de vie à la retraite.
À partir de là, le débat doit également s’engager sur le sens même de la retraite. Dans une émission télévisée, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a expliqué que ses services avaient testé l’évolution financière du système en cas de départ à 65 ans, à 63 ans et à 62 ans. Et 60 ans ? lui demande-t-on. « Non, là, on sort des rails », assure-t-il.
C’est bien là que le bât blesse, l’approche de la question des retraites se fait uniquement via un prisme comptable pour éviter un débat de société et de civilisation. Doit-on travailler plus longtemps parce que l’on vit plus longtemps ? Ne serait-ce pas plutôt parce que nos aînés ont gagné des baisses de temps de travail que ce soit par jour, par semaine ou à l’échelle d’une existence, que l’espérance de vie s’est allongée ?
Un appel lancé il y a deux ans tout juste par des organisations de jeunesse, des personnalités syndicales et politiques, des économistes, des intellectuels posait d’ailleurs cette problématique du « temps après la vie au travail » : « Doit-il devenir l’antichambre du cimetière ou être un nouvel âge de la vie ? »
Ce débat doit se poursuivre publiquement, car il détermine le sens que l’on donne à une société. Il pose la nature de l’ambition civilisationnelle. Cela implique de sortir des rails idéologiques qu’impose le capitalisme pour justifier sa course effrénée au profit et dicter sa logique mortifère pour l’immense majorité des individus, la nature et la planète elle-même. Le « conclave » doit devenir agora.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
En exposant la violence patronale.
En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !Je veux en savoir plus.