« Puisqu’il faut le répéter, il n’est pas question de juger les infidélités de M.Plaza. Il lui est reproché d’avoir porté des coups, humilié, étranglé, menacé, insulté, mordu. On parle de violences physiques et psychologiques, pas de moralité. » Les mots de la procureure de la République se sont voulus tranchants lors du procès de Stéphane Plaza, qui s’est tenu le 9 janvier dernier au tribunal correctionnel de Paris et dont le délibéré est attendu ce mardi 18 février. Tout au long de l’audience, l’accusé s’était posé en victime d’une vengeance organisée, niant toute violence sur ses ex-compagnes, évoquant son « nom taché » et se plaignant de contrats perdus depuis le début de l’affaire.
La procureure avait regretté sa « mauvaise foi », rappelant qu’il s’agissait d’un débat « de fond et non pas de forme » après la multiplication des questions de nullité déposées par la défense. C’est au terme de quatorze heures de discussions que le ministère public avait requis dix-huit mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende à l’encontre de l’animateur, assortis d’une interdiction d’entrer en contact avec les victimes pendant trois ans et de cinq ans d’interdiction de port d’armes.
Accusé de violences contre deux de ses ex
Accusé de violences sur deux anciennes compagnes, Jade, 36 ans, et Eva, 40 ans, l’agent immobilier de 54 ans ne s’était pas présenté à l’audience initialement prévue le 28 août dernier, avant son report à janvier pour raison médicale. Selon ses avocats, Stéphane Plaza souffrait de « fragilités psychologiques ». Un certificat médical datant du 22 août et présenté à l’audience évoquait notamment des « angoisses massives », des « idées noires » et des « troubles du sommeil ».
Tout commence le 21 septembre 2023, lorsque Mediapart publie une enquête s’appuyant sur de nombreux témoignages et documents accusant Stéphane Plaza de diverses maltraitances exercées sur trois de ses ex-compagnes. L’ex-animateur préféré des Français, qualifié de « Don juan » dans la presse people, apparaît comme un homme violent, impulsif et dénué d’empathie. Dénigrements, scènes de violences et humiliations y sont relatés.
On y découvre notamment des captures d’écran d’échanges entre Stéphane Plaza et Jade, alors sa compagne en avril 2022. Elle lui envoie une photo de ses doigts blessés suite à une dispute : « Annulaire immobilisé, toujours douloureux. Majeur luxé, ne se plie plus du tout, du tout. Il faut voir dans les semaines à venir et je dois faire de la rééducation. » L’agent immobilier lui répond alors, froidement : « Mince quelle force j’ai ».
D’après des propos relayés par Mediapart dans son enquête, l’avocate de l’animateur star de M6 avait dénoncé « des allégations totalement extrapolées, voire mensongères » et des « accusations fantaisistes ». Une ligne que l’animateur a tenue tout au long de son procès, niant et minimisant chaque fait qui lui est reproché. « Je suis loin d’être parfait, j’ai des failles. Mais je n’ai jamais été violent », a-t-il martelé, avançant sa dyspraxie (trouble de la coordination) comme justification aux blessures infligées et tentant de renverser la charge en se présentant comme la victime.
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