Voilà qui ne va pas faciliter le « dialogue social » chez Michelin. En pleine restructuration (1 254 suppressions de postes programmées), la multinationale du pneu vient d’annoncer des résultats annuels excellents quoiqu’en légère baisse, confirmant les rumeurs qui circulaient dans les couloirs au cours des dernières semaines. Dans le détail, le groupe réalise pour l’année 2024 un chiffre d’affaires de 27,2 milliards d’euros (-3,5%), pour un taux de marge de 12,4% (-1,6%) et un bénéfice net de 1,9 milliards d’euros (-4,7%).
Les syndicats en pleine négociation du PSE
C’est dire s’il n’y a aucune urgence industrielle à fermer deux sites en France (à Cholet et Vannes), comme le dénoncent les syndicats depuis des semaines. « Que les sites de Cholet ou Vannes soient en difficulté en raison de taux de charges trop faibles – conséquence de l’approche sélective des marchés et donc de volumes moindres – est une chose, écrivait la CFE-CGC fin 2024. Que leur fermeture soit inéluctable en est une autre. Si le site de Cholet ferme, c’est parce que les niveaux de rentabilité sur la camionnette sont inférieurs (moins de 10%) à ceux visés par le Groupe (14% de marge opérationnelle en 2026). Mais cette activité reste rentable. »
En effet, Michelin poursuit un recentrage autour de ses activités les plus juteuses, notamment les pneus Tourisme (18 pouces et plus) et les pneus dits de spécialité (équipant les engins opérant dans les mines sous-terraines, les avions, etc.), où le taux de marge frôle les 15%., selon les chiffres publiés ce jeudi 13 février. A l’arrivée, les volumes vendus par Michelin diminuent globalement, mais ce dernier se rattrape sur des segments dans lesquels il propose des prix plus élevés.
Les syndicats, vent debout contre la restructuration, sont actuellement en pleine négociation du PSE. L’ensemble des organisation syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC, SUD et FO) a organisé un mouvement de grève le 5 février, devant le siège du groupe, pour dénoncer la stratégie de la multinationale. « Rappelons que ces salariés ont appris la nouvelle de la fermeture de leurs usines un dimanche devant la TV, écrivent-ils. Ces usines sont économiquement viables. Leurs fermetures ne reposent pas sur des nécessités économiques mais sur une stratégie de création de valeur pour les actionnaires. »
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
En exposant la violence patronale.
En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !Je veux en savoir plus.