À l’instar de Gisèle Pelicot, la joueuse de tennis ne sollicitera pas la tenue du procès à huis clos, ce mardi 11 février, devant la cour criminelle du Doubs. Aujourd’hui âgée de 25 ans, elle accuse l’ancien vice-président de la Fédération française de tennis (FFT), Jean-Pierre Dartevelle, âgé 74 ans, de viols.
La décision a été annoncée par Maître Benjamin Liautaud, l’avocat de la jeune femme. « Elle souhaite s’exprimer sur ce qu’elle a subi, sans honte » a indiqué le conseil. L’accusé encourt 15 ans de réclusion criminelle. Le procès doit durer trois jours, avec un verdict attendu mercredi 12 février au soir ou jeudi 13 au matin.
Dans ce dossier, la sportive de haut niveau qui visait une carrière professionnelle accuse Jean-Pierre Dartevelle, également conseiller régional LR de Bourgogne-Franche-Comté au cours de la précédente mandature, de faits commis alors que la jeune femme avait entre 17 et 19 ans. Les viols se seraient déroulés, entre le 20 septembre 2016 et le 31 mars 2018, dans le cabinet de Pierre Dartevelle. Le septuagénaire exerçait le métier de dentiste à Montbéliard.
Une « emprise psychologique »
Dès 2018, la jeune sportive avait dénoncé les faits. Elle décrivait une relation « contrainte », et expliquait être victime de « l’emprise » de cet homme très lié à ses parents dans le milieu du tennis, selon une source judiciaire. « C’est le dossier de la contrainte morale, celle de la différence d’âge, celle de la particulière vulnérabilité de la victime et celle de l’autorité de fait de l’accusé », a déclaré à l’Agence France-Presse l’avocat de la victime, Benjamin Liautaud qui a évoqué une « emprise psychologique, cette forme de prison de l’esprit ». La Fédération française de tennis s’est portée partie civile dans ce dossier, aux côtés de la joueuse et de sa famille.
Placé sous contrôle judiciaire, Jean-Pierre Dartevelle avait dans un premier temps fait appel de son ordonnance de mise en accusation devant la cour criminelle du Doubs, avant de se désister. Pendant l’instruction, l’accusé également ancien footballeur de bon niveau a soutenu qu’il s’agissait d’une « relation totalement consentie », avait indiqué en janvier 2024 à l’AFP une source judiciaire.
« Il ne comprend pas ce qui lui est reproché. Pour lui, c’était une relation amoureuse qui a duré deux ans », avait déclaré en mars 2023 à l’Agence France-Presse son avocate, Marie-Alix Canu-Bernard lors de l’annonce de son renvoi devant la cour criminelle. Mais alors que Maître Agnès Lowenstein, avocate associée de Maître Canu-Bernard, a été contactée par l’AFP, lundi 10 février, celle-ci « n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette affaire avant le procès ».
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