Cinq organisations syndicales, la CFTC, la CGT, la CFDT, FO et CFE-CGC, appellent à « une grève illimitée à partir du 7 février » chez Lidl France. Les salariés revendiquent une « revalorisation des salaires » et une « amélioration des conditions de travail », dénonçant notamment une diminution des effectifs de 2 200 à 2 500 salariés, alors que le parc de supermarchés continue de s’étendre.
Le dernier avis du CSEC (Comité social et économique central), constatait que « les salariés sont la seule variable d’ajustement de l’entreprise qui entraîne systématiquement un report de la charge de travail sur ceux qui restent, détériorant davantage leurs conditions de travail ». Thierry Chantrenne, délégué central CGT à Lidl, met en garde : « une dégradation des conditions de travail des salariés implique logiquement une dégradation d’accueil des clients », ce qui entraînerait logiquement des pertes financières. Des magasins en désordre, des files d’attente interminables aux caisses, des produits manquants… Autant de raison qui pourrait pousser les potentiels clients à aller faire leurs courses dans un autre supermarché.
Un mouvement d’ampleur
Les syndicats incriminent également la course à « l’efficacité » et à « la performance », au détriment de la vie et de la santé des salariés. « Ce nouveau système d’indicateurs est une catastrophe » fustige Thierry Chantrenne. Le CSEC a ainsi relevé que « les conditions de travail dégradées (notamment port de charges, hauteur de préparation palette et fréquence de prise de colis) se traduisent par des indicateurs d’accidentologie plus élevés ». En d’autres termes, la cadence infernale imposée est à l’origine de plus en plus d’accidents du travail.
« Allez discuter avec les caissières, allez observer leur travail, vous verrez qu’elles ont de plus en plus de choses à faire et que c’est devenu une véritable usine à gaz », invite le délégué central CGT. Ménage, mise en rayon, accueil des clients, caisses… cette polyvalence poussée à l’extrême de tous les salariés, combinée au manque d’effectif, provoque un épuisement généralisé des équipes.
Le dernier point essentiel des revendications des organisations syndicales est le refus de la généralisation de l’ouverture dominicale généralisée des magasins. Alors que les salariés sont déjà poussés à bout, la direction de Lidl France souhaite que l’ensemble des 1 600 supermarchés soient accessibles tous les dimanches matin, le tout sans renfort prévu. « Dans le commerce, il y a beaucoup de famille monoparentale. Qui va garder les enfants ? », interroge Thierry Chantrenne.
Sans répondre directement aux critiques sur les conditions de travail, la direction de Lidl jure toutefois que le dialogue social est permanent au sein de l’enseigne et dit proposer une majoration de 50 % des heures travaillées le dimanche pour les salariés concernés. Mensonges, selon Thierry Chantrenne : « La direction ne veut pas discuter et nie en bloc la dégradation des conditions de travail. » Si pour l’heure le nombre de gréviste n’est pas connu, le mouvement s’annonce d’une ampleur inédite. « Beaucoup de magasins sont fermés, de nombreux salariés se mobilisent, ça marche très bien », se félicite le délégué central CGT.
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