31 janvier (IPS) – Civicus discute de l’activisme contre les enchères pétrolières en République démocratique du Congo (RDC) avec François Kamate, fondateur et coordinateur du jeune rébellion d’extinction du mouvement des volontaires environnementaux Rutshuru.
![](https://static.globalissues.org/ips/2025/01/François-Kamate.jpg)
En octobre 2024, des militants climatiques de la RDC ont remporté la suspension d’une vente aux enchères controversée de licence de pétrole et de gaz qui menaçait la forêt tropicale du Congo et le parc national de Virunga, deux réservoirs de carbone vitaux pour l’Afrique.
La campagne de la société civile a exposé les dommages environnementaux et les coûts sociaux de l’extraction de l’huile dans ces écosystèmes fragiles.
Malgré les arrestations et la violence policière, les militants ont mobilisé le soutien par le biais d’actions locales, de manifestations publiques, de pétitions et de partenariats internationaux. Mais la suspension est temporaire et le gouvernement prévoit de reprendre les enchères. En réponse, la société civile a lancé une nouvelle campagne, notre Terre sans pétrole.
Quel est l’état actuel de l’exploitation pétrolière et gazière dans la RDC?
La RDC, un pays au potentiel unique de répondre à la crise climatique mondiale, poursuit paradoxalement une politique de vente aux enchères de son pétrole et de son gaz. Des sociétés telles qu’Alfajiri Energy Corporation, Perenco, Production LLC, Red Winds Exploration et Symbion Power, en collaboration avec les autorités politiques et administratives, ont lancé des appels d’offres pour exploiter 27 blocs de pétrole et trois blocs de gaz.
Ces domaines, qui sont vitaux pour la biodiversité, les communautés locales et le climat mondial, sont désormais menacés par ces projets, que les autorités considèrent comme une opportunité économique.
Ces enchères se poursuivent malgré l’accord de 500 millions de dollars US signé par la RDC à COP26 pour arrêter la déforestation dans le bassin du Congo. L’exemple de Perenco, qui exploite les ressources dans la province centrale du Congo depuis 20 ans, illustre les conséquences désastreuses: une plus grande dégradation de l’environnement sans aucun avantage social pour les communautés locales.
Quelles seraient les conséquences de l’extraction dans ces écosystèmes?
Les conséquences seraient désastreuses. À court terme, l’exploitation minière détruirait le parc national Upemba, l’un des plus anciens du pays, et le parc national de Virunga, la zone la plus protégée par la biodiverse d’Afrique, compromettant leur rôle crucial dans la régulation du climat mondial.
La destruction des tourbières, qui stockent d’immenses quantités de dioxyde de carbone, libérerait des quantités massives de gaz à effet de serre, exacerbant la crise climatique. Les communautés locales seraient exposées à une augmentation des maladies respiratoires causées par la pollution de l’air, du sol et de l’eau.
À long terme, l’exploitation minière entraînerait une expropriation des terres, la perturbation des activités agricoles, une insécurité accrue pour des milliers de familles et un déplacement de population massif. Cela encouragerait également la prolifération des groupes armés dans les zones protégées, exacerbant l’instabilité et encourageant la corruption parmi les autorités.
Quelles tactiques de campagne ont été efficaces?
Les tactiques les plus efficaces ont été celles basées sur une action non violente et pacifique. Nous avons organisé des marches paisibles pour mobiliser les gens et attirer l’attention sur notre cause. Nous avons organisé des sit-ins dans des endroits stratégiques pour maintenir la pression sur les autorités.
Nous avons également utilisé des lettres ouvertes pour interroger publiquement les politiciens et appeler à des boycotts pour cibler les entreprises impliquées dans l’extraction pétrolière et gazière. Les réunions publiques ont contribué à sensibiliser et à mobiliser les communautés locales.
Les jours de la «ville morte» – les manifestations au foyer – étaient une forme de protestation symbolique mais puissante, et des réunions de porte-à-porte avec des résidents dans les zones touchées ont renforcé nos liens avec les communautés. Les forums participatifs et les activités artistiques telles que les performances musicales étaient également essentielles pour diffuser notre message.
Comment la campagne a-t-elle influencé le débat sur l’extraction du pétrole et du gaz dans la RDC?
La campagne a eu un impact significatif. Il a exposé les nombreuses irrégularités en train de mettre en vente les blocs de pétrole et de gaz. Par exemple, il y a eu une contradiction flagrante entre le procès-verbal du Conseil des ministres, qui a annoncé 16 blocs de pétrole, et les déclarations publiques du ministre des Hydrocarbures, qui ont parlé de 27 blocs de pétrole et de trois blocs de gaz, révélant des pratiques de corruption évidentes.
Des doutes ont également été soulevés sur la quantité réelle de pétrole disponible, remettant en question la viabilité de ces projets. L’inexpérience de certaines des sociétés sélectionnées, comme Alfajiri, et les différends entourant certains des blocs mis en vente ont également été critiqués.
Quels obstacles avez-vous rencontrés?
Tout d’abord, l’insécurité en cours autour de certaines zones protégées a rendu difficile l’organisation de nos activités. Les menaces des autorités et des groupes armés présents dans des parcs tels que Virunga étaient également un obstacle majeur.
Le manque de ressources pour atteindre toutes les communautés bordant les blocs de pétrole et de gaz a compliqué notre travail. Nous avons également fait face à des interdictions et à la répression des protestations, à l’intimidation, aux arrestations des militants et aux interrogatoires.
Pour surmonter ces défis, nous avons mis en œuvre des communications stratégiques, renforcé nos partenariats internationaux et adapté nos approches aux réalités locales.
Quelle est votre stratégie pour faire face à la relance possible des enchères?
Nous avons lancé une nouvelle campagne qui fera pression pour l’annulation définitive des enchères et le soutien à l’investissement dans les énergies propres et renouvelables. Dans le même temps, nous exigerons que la RDC se retire immédiatement de son accord bilatéral avec l’Ouganda sur l’exploitation des hydrocarbures des ressources transboundaires, étant donné l’impact désastreux du projet d’huile de pétrole brut de l’Afrique de l’Est sur le peuple ougandais.
Afin de réaliser une annulation permanente, nous avons besoin de ressources pour investir dans des actions sur le terrain, étendre nos actions à d’autres plateformes, renforcer nos liens avec d’autres structures et organiser des séances de coaching et un mentorat en ligne ou en face à face pour soutenir les militants dans la construction durable mouvements sociaux. Nous devons également participer à des rassemblements de militants et à des conférences internationales pour mettre en évidence les problèmes d’enchères et créer un soutien mondial pour notre cause.
ENTRER EN CONTACT
Voir aussi
Suivez @IPSNewsUnBureAufollowing IPS News UN Bureau sur Instagram
© Inter Press Service (2025) – Tous droits réservés Source: Service de presse Inter Press
Où ensuite?
Dernières nouvelles
Lisez les dernières nouvelles:
Ukraine: L’UNICEF s’est allongé des attaques incessantes dévastatrices de jeunes vies Dimanche 02 février 2025UNOPS: l’agence des Nations Unies transformant les engagements en réalité Samedi 01 février 2025Le nouveau plan économique du Mexique manque d’énergie Vendredi 31 janvier 2025«Les domaines essentiels au climat mondial sont menacés par des projets économiques» Vendredi 31 janvier 2025Pouvons-nous toujours résoudre le changement climatique? Vendredi 31 janvier 2025Explicateur: Pourquoi les glaciers sont vivants, vivent la vie et méritent d’être préservés Vendredi 31 janvier 2025Gaza Humanitarian Aid: Comment un manque de politique sabota la résolution 2720 Vendredi 31 janvier 2025La route vers et depuis Wuhan: Trump est-il une menace pour la santé mondiale? Vendredi 31 janvier 2025Sauvegarde de la société civile – Une nouvelle initiative mondiale pourrait devenir un changement de jeu Vendredi 31 janvier 2025Genocide 2.0 – Plan de Trump pour nettoyer Gaza Vendredi 31 janvier 2025
Lien vers cette page depuis votre site / blog
Ajoutez le code HTML suivant à votre page:
«Les domaines essentiels au climat mondial sont menacés par des projets économiques», Inter Press Service, vendredi 31 janvier 2025 (publié par Global Issues)
… Pour produire ceci:
«Les domaines essentiels au climat mondial sont menacés par des projets économiques», Inter Press Service, vendredi 31 janvier 2025 (publié par Global Issues)