C’était l’un des grands chantiers de l’ère Macron, assis sur une ambition formulée en 2017 et concrétisée trois ans plus tard : celle de fédérer l’ensemble des filières de la musique, particulièrement hétérogènes, en un Centre national dédié (CNM), à la manière du cinéma (CNC) ou du livre (CNL). Enarque et ancien Directeur général adjoint de l’Opéra national de Paris, Jean-Philippe Thiellay était appelé à la barre du paquebot, immédiatement pris dans la tempête Covid et doté d’un budget colossal pour maintenir la filière à flot. Cinq ans plus tard, le président n’a pas vu son mandat renouvelé, après avis élyséen et malgré un bilan jugé positif par la majorité des acteurs.
Le 31 janvier, le ministère de la culture annonçait par communiqué le nom de son remplaçant, Jean-Baptiste Gourdin, autre énarque et conseiller maître à la Cour des comptes. Quelques jours après que Thiellay ait lui-même fait l’annonce de son départ, prenant en quelque sorte les devants, un rapport de cette même Cour des comptes jugeait sévèrement son mandat, estimant “urgent de s’interroger sur la stratégie de cet opérateur de l’Etat et sur son impact réel sur les filières musicales.” En 2024, le CNM pouvait compter sur un budget, en hausse, de 147 millions. Soit le triple des